réal. rich moore, phil johnston, scénario phil johnston, pamela ribon, int. (voix françaises) françois-xavier demaison, dorothée pousséo, jonathan cohen, audrey sourdive, corinne wellong, isabelle desplantes. 2018, 113′. 3,5 pouces
le synopsis
le volant du jeu d’arcade sugar rush, le jeu de vanellope, étant cassé (et donc le jeu étant voué à la casse), ralph et vanellope partent dans l’univers sans fin d’internet…
… pour trouver la pièce de rechange. et leurs surprises ne font que commencer…
l’avis
six ans après le premier opus, ralph revient dans une aventure plus « contemporaine » du point de vue de l’univers créé. ralph 2.0 est une excellente mise en images (et vulgarisation) de ce monde aux possibilités infinies, à la fois utile et inquiétant.
les créateurs se sont efforcés de rendre l’univers virtuel familier, au moyen de noms que nous connaissons tous aujourd’hui, mais surtout d’une simplification de processus complexes qui rend limpide toute action entreprise dans cet univers obscur. ainsi, les internautes, avatars représentants les humains qui surfent sur internet, évoluent grâce à un réseau de transport tentaculaire (certains plans comprennent quelque 100 000 internautes), et les cybériens, qui sont les citoyens du net, sont là pour aider les internautes dans leurs achats et leurs recherches. il y a même un spam gentil (on est dans le monde merveilleux de walt disney) qui tente (seulement) d’attirer les internautes sur son site et qui va aider (?) nos héros dans leur quête.
si ralph ne démolit rien cette fois, il n’en reste pas moins le représentant d’un monde dépassé, avec ses préjugés old school et ses a priori sur la modernité que combat sa copine vanellope qui, elle, se verrait bien au volant de voitures plus puissantes et plus modernes. en un mot en jeune femme de son temps. d’où le conflit qui va naître entre les deux protagonistes et qui est au coeur de l’histoire.
on remarquera la présence non dissimulée des grands noms d’internet et du numérique, principalement les gafa, ainsi que tous les héros des studios rachetés par l’empire disney (lucasfilm, pixar et marvel).
signalons aussi que les scénaristes se sont amusés à réunir, pour la première fois dans l’histoire des studios disney, toutes les princesses emblématiques qui ont fait leur gloire. parce que vanellope est une princesse et qu’elle a un problème (informatique en l’occurrence), comme tous ces personnages de la « royauté disney ». qu’elles soient kidnappées, empoisonnées et envoutées, elles sont ici réunies dans une même pièce (séquence) à la fois drôle et taquine (la bande-annonce propose même un selfie « déconne » très drôle), pour venir en aide à vanellope. il y a là merida (rebelle), aurore (la belle au bois dormant), raiponce, cendrillon, mulan, vaiana, pocahontas, blanche-neige, jasmine (aladdin), ariel (la petite sirène) et anna (la reine des neiges) et toutes portent des vêtements d’aujourd’hui mais subtilement représentatifs de leur parcours. ainsi, cendrillon porte un tee-shirt imprimé d’une citrouille transformée en carosse sur lequel est inscrit G2G (« got to go »), le haut que porte aurore indique « reine de la sieste », etc. dérision bienveillante, acceptée à la grande surprise des scénaristes par les pontes des studios, qui constitue donc une grande première. les voix françaises sont assurées par des actrices parfois connues – bérénice bejo, valérie karsenti ou mathilda may – parfois moins – maeva meline (raiponce) ou cerise calixte (vaiana) -, la plupart reprenant leur rôle.
avec ce film, les studios disney montrent qu’il vivent avec leur temps et qu’ils savent faire preuve d’auto-dérision. sympa et divertissant.