Réal. Rob Marshall, scénario David Magee, d’après l’oeuvre de P. L. Travers, int. Emily Blunt, Ben Whishaw, Lin-Manuel Miranda, Emily Mortimer, Julie Walters, Pixie Davies, Nathanael Saleh, Joel Dawson, Colin Firth, David Warner, Meryl Streep, Dick van Dyke. 2018, 131′. 3,5 pouces
Le synopsis
Michael Banks (Whishaw) travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours, avec sa soeur jane (Mortimer), ses trois enfants et leur gouvernante Ellen (Walters) dans la maison…
… que ses parents leur ont léguée. maison de famille qu’il pourrait bientôt perdre s’ils ne paient pas leur prêt à la banque même où Michael travaille. Mais Mary Poppins (Blunt) réapparaît…
L’avis
À part les personnages qui ont grandi et ont pris la place de leurs parents, cinquante trois ans ont passé mais rien n’a changé: la maison, la rue, l’atmosphère. Cette Londres à la fois surannée et intemporelle située dans les années 1930 (l’époque de sortie du premier livre de P. L. Travers) qui enchanta notre enfance en l’enrobant de merveilleux. On y retombe avec délice, tant les reconstitutions sont fidèles et la magie est intacte. Cette magie qu’il ne fallait absolument pas menacer par une modernisation déplacée.
Toujours aussi délirantes, les aventures mélangent l’animation très codifiée des Studios Disney « de l’époque » et de prises de vues réelles. Si les séquences chantées et dansées font plaisir à voir, les clins d’oeil se multiplient (les pingouins), de nouveaux personnages apportent de la métaphore (Jack – Miranda – l’allumeur de réverbères qui éclaire londres de son optimisme en cette période sombre) ou du délire (cousine Topsy – Streep – par son monde tête-bêche) et les caméos font du bien (Dick van Dyke et Angela Lansbury, tous les deux bientôt 95 ans). J’ai une pensée émue pour mes amis les traducteurs pour adapter la séquence en cockney… :O))
Emily Blunt est décidément de ces comédiennes de grand talent qui font mouche à chacune de leur apparition. Elle est aussi à l’aise dans la peau de cette magicienne de Mary Poppins qu’elle était perturbée dans La fille du train, entraînée malgré elle par la force du destin dans L’agence, forcée de survivre dans l’angoissant Sans un bruit, militaire sans états d’âme dans Edge of Tomorrow, maman fermière du futur maître du monde dans Looper. Disons-le bluntly: elle laisse une trace rémanente sur nos rétines et, plus encore, dans nos esprits, longtemps après la fin du générique.
Rob Marshall a été chorégraphe et metteur en scène à Broadway. C’est lui qui a mis en scène notamment Chicago. C’est la première fois qu’il met en scène une comédie musicale pour le cinéma et Mary Poppins lui tenait particulièrement à coeur puisque c’est le premier film qu’il ait vu enfant.
Pamela Lyndon Travers (1899-1996) a écrit sept romans autour de son personnage, dont Le retour de Mary Poppins (Mary Poppins comes back, 1935), Les bonnes idées de Mary Poppins (Mary Poppins opens the door, 1944), Mary Poppins en promenade (Mary Poppins in the park, 1952) et Mary Poppins – la maison d’à côté et dans l’allée des cerisiers (Mary Poppins and the house next door et in Cherry Tree Lane, 1989). Les deux autres – from a to z et in the kitchen – n’ont pas été traduits à ce jour. Le film Saving Mr. Banks (Dans l’ombre de Mary – La promesse de Walt Disney, John Lee Hancock, 2014) raconte la génèse du film et les années qu’il a fallu à Walt Disney pour convaincre P. L. Travers d’adapter son roman au cinéma.
À voir si l’enfant qui sommeille en vous a bien envie de se réveiller…