ad astra


réal. james gray, scénario james gray, ethan gross, int. brad pitt, tommy lee jones, ruth negga, liv tyler, donald sutherland. 2019, 124′. 3,5 pouces

le synopsis
roy mcbride (pitt) a toujours voulu être astronaute. sans doute pour suivre les traces de son père, légende à la nasa et disparu près de neptune des années auparavant. aussi lorsque…

… ses supérieurs lui apprennent que ce père toujours absent n’est peut-être pas mort, il accepte de partir en mission de sauvetage…

l’avis
le type vit depuis son enfance dans l’ombre de ce père génial, devient lui-même un brillant astronaute mais n’arrive pas à avoir une vie à lui, part chercher son père aux confins de la galaxie (sous un prétexte scientifique dont tout le monde se fout), le trouve, coupe finalement le cordon et finit par dire qu’il va vivre et aimer, c’est-à-dire devenir enfin l’homme qu’il a toujours été censé devenir (sans son père)…

si ce n’est pas se détacher de la figure paternelle pour devenir adulte, je ne m’y connais pas. ce film, qui n’est pas un film de science-fiction mais un drame humain sur fond d’espace intersidéral (comme l’était gravity par exemple), aurait pu s’appeler « comment j’ai tué le père ». il aurait très bien pu se passer à los angeles, new york ou paris, mais le vide spatial ajoute (comme dans gravity) une tension dramatique qui n’aurait sans doute pas la même force sur terre.

certes, se frotter à l’espace comme décor à un discours philisophique ou simplement introspectif, d’autres – kubrick, soderbergh, boyle, cuarón, nolan, … – l’ont fait avant, et parfois mieux que, james gray (little odessa, 1994, the yards, 2000, la nuit nous appartient, 2007, the immigrant, 2013, the lost city of z, 2016).

certes, il y a dans le film de gray de nombreuses faiblesses et de risibles premiers degrés – la facilité avec laquelle il pénètre dans la fusée sur le pas de tir, la brièveté du voyage aller-retour (qui prendrait, avec un vaisseau navigant à 42’000 km/h, environ 7 ans), la facilité avec laquelle il trouve son père, la rupture du cordon, le retour sur le vaisseau à travers les anneaux de neptune.

mais on se laissera sans doute entraîner par la beauté formelle du film, par la sobriété du jeu de pitt, par sa voix française, signée de son doubleur officiel jean-pierre michaël ou par l’invitation à la contemplation de la splendide b.o. de mark richter.

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