créatrice bridget carpenter, scénario bridget carpenter, brigitte hales, brian nelson, joe henderson, quinton peeples, d’après le roman de stephen king, int. james franco, sarah gadon, chris cooper, daniel webber, george mackay, cherry jones, lucy fry, t. r. knight, nick searcy, tonya pinkins, josh duhamel. mini-série de 8 épisodes de 52 minutes. 2016, 4 pouces
le synopsis
jake epping (franco) est prof et s’ennuie dans sa vie. mais celle-ci bascule lorsque son vieux copain al tempelton (cooper) lui révèle…
… un portail temporel dissimulé dans un placard de son bar. ce portail permet de revenir le 21 octobre 1960 exactement. al confie à jake une mission qu’il a commencée mais ne pourra mener à bien du fait de son cancer: remonter le temps, enquêter sur les agissements d’un certain lee harvey oswald (webber) et empêcher l’assassinat de john f. kennedy.
l’avis
« 11.22.63 est l’un des plus grands macguffin littéraires. cette histoire ne parle pas du 22 novembre 1963. pas vraiment en tout cas. elle ne parle pas non plus de jfk ni de conspiration, ni même de voyage dans le temps. c’est une histoire sur la façon dont nous nous construisons, à travers les choix que nous faisons, et les conséquences qu’ils entraînent. » ainsi parle bridget carpenter, la créatrice de la série.
le voyage dans le temps n’est effectivement pas le sujet ici, ce n’est qu’un levier. king ne s’attarde pas à en décrire le mécanisme. il pose ce postulat comme un fait « acceptable » afin de passer très vite au développement de son histoire, à savoir les décisions que le personnage va prendre pour s’intégrer à une époque qui n’est pas la sienne, vivre les trois années qui le séparent du jour fatidique, avec les « dommages collatéraux » – le fameux effet papillon – que sa mission risque de provoquer.
jake epping est une sorte de doux loser qui va trouver un sens à sa vie à travers la mission a priori insensée (mais qu’il accepte très vite – et nous avec) que lui confie son ami mourant. chemin faisant, il va tomber amoureux et, se sentant peut-être inconsciemment à l’abri des conséquences de ses actes par le fait qu’il peut à tout instant revenir dans son présent, il va aller jusqu’à tuer.
king aurait pu se satisfaire d’une morale à deux balles genre « ce qui est fait est fait, il ne faut rien changer au passé ». mais c’est mal connaître le maître qui propose une fin bien plus intelligente, « évidente » d’un point de vue scénaristique, et surtout plus belle au regard de ce personnage qui finira par accomplir une mission plus noble: se construire lui-même. à ce titre, le dernier épisode est magnifique.
le casting est parfait et les reconstitutions sont très réalistes. j. j. abrams n’est pas du genre à produire des navets. il le prouve une fois encore avec cette mini-série qui ne souffre aucune 2e saison. et qui est à découvrir séance tenante…