premier contact

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réal. denis villeneuve, scénario éric heisserer, d’après le roman de ted chiang l’histoire de ta vie (1998), int. amy adams, jeremy renner, forest whitaker, michael stuhlbarg, tzi ma. 2016, 116′. 3,5 pouces

le synopsis
douze vaisseaux extraterrestres atterrissent un peu partout sur terre et restent stationnés à des endroits apparemment non stratégiques. une équipe de scientifiques…

… menée par la linguiste louise banks (adams) est chargée de découvrir leurs intentions en apprenant à communiquer avec eux. ce qu’elle va découvrir va bouleverser son destin et celui de l’humanité…

l’avis
différent, ce film ne laisse pas indifférent. certes, il fait penser à rencontre du troisième type (c’est d’ailleurs l’une de ses sources d’inspiration). mais il a son esthétique propre, laiteuse et sombre, qui peut créer chez le spectateur un léger sentiment de malaise. le directeur de la photographie bradford young dit pour cela s’être inspiré du travail de la photographe suédoise martina hoogland ivanow.

différent parce qu’il s’inscrit à contre-courant de tous ces films pop-corn dans lesquels la présence sur terre d’extraterrestres ne peut être qu’invasive et/ou agressive et où leurs intentions ne peuvent conduire qu’à l’extermination. ici, même si l’angoisse est palpable car les aliens  se contentent de laisser flotter leurs vaisseaux à quelques mètres du sol sans rien entreprendre, on verra que… mais n’en disons pas plus!

le film est différent aussi parce que l’élément central de l’intrigue est le langage. plus exactement le rapport au langage et la manière dont il façonne notre pensée et notre manière de percevoir le monde. comment connaître les intentions d’un étranger potentiellement dangereux parce qu’inconnu (et gigantesque) sans rien comprendre de sa manière de communiquer? les sons que les aliens laissent entendre sont en effet un puzzle totalement hermétique à l’esprit humain. postulat passionnant et mission apparemment impossible pour les équipes à l’oeuvre. et qui laisse imaginer la complexité d’une négociation menée avec des interprètes qui ne maîtriseraient pas la différence qu’il y a entre les mots « arme » et « aide ».

or, autant le roman de ted chiang est une magnifique, poétique et puissante exploration du langage, autant le film, et c’est là son point faible (que regrette d’ailleurs le réalisateur denis villeneuve) passe comme chat sur braise sur le travail de découverte des scientifiques et mise sur le côté spectacle, c’est-à-dire la présence des aliens. de ce point de vue, il est à la fois frustrant et réussi. cela dit, le résultat est de très bonne tenue et les surprises sont de taille. notamment le vaisseau, dont la forme s’inspire de celle d’un astéroïde du système solaire, mais surtout celle concernant le personnage principal de la linguiste.

d’ailleurs, le film devait porter au départ le titre du livre, beaucoup plus parlant, mais des tests auprès du public (ah, maudits tests) n’ayant pas été concluants, la production a opté pour arrival, le titre original, plus efficace (du point de vue du marketing, s’entend) parce que plus dramatique. au vue du développement de l’intrigue, on peut imaginer qu’il y en aura d’autres, de contacts.

à voir. bien évidemment.

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