réal. & scénario damián szifron, int. ricardo darín, oscar martinez, leonardo sbaraglia, erica rivas, dario grandinetti, julieta zylberberg, rita cortese. 2014, 122′.
le synopsis
plusieurs personnages vivent des situations qui les amènent progressivement à…
… péter les plombs.
l’avis
le monde, ses exigences et ses injustices font que certains franchissent la frontière parfois extrêmement fine entre civilisation et barbarie. une trahison, le retour d’un passé refoulé, une agression injustifiée, la violence d’un détail apparemment anodin les entraînent vers l’irrémédiable. l’idée est bonne et n’est pas sans rappeler, sur un autre mode, les beaux jours de la comédie grinçante italienne (le titre français est un clin d’oeil à peine appuyé aux nouveaux monstres).
l’hommage n’était sans doute pas l’intention première du réalisateur argentin mais on ne peut que constater les similitudes dans la forme et le fond. et hélas, n’est pas dino risi, mario monicelli ou ettore scola qui veut. damián szifron parvient de manière assez inégale à véhiculer la même jubilation subtilement coupable que provoquèrent ses aînés transalpins il y a 38 ans. car c’est bien ce que szifron cherche à atteindre en nous rendant témoins de ces « crises de nerfs ». rire d’une situation tragique fait passer de la méchanceté (première réaction) à la culpabilité (seconde réaction, immédiatement après). or ici le rire recherché, ou auquel on s’attendait, n’est pas systématique. et où est le délicieux frisson de la culpabilité couplée à la jubilation si le rire est absent?
au final, il serait un peu méchant et quelque part injustifié de fustiger ces histoires sauvages. même si elles provoquent une sorte d' »intermittence du spectacle », on rit quand même.