réal. yann gozlan, scénario yann gozlan, guillaume lemans, grégoire vigneron, int. pierre niney, ana girardot, andré marcon, valeria cavalli, thibault vinçon, marc barbé, laurent grévill. 2015, 97′. 3,5 pouces
le synopsis
mathieu vasseur (niney) aspire à être un romancier reconnu. mais il n’a aucun talent et échoue à se faire publier. un jour, il découvre…
… par hasard le manuscrit d’un homme qui vient de mourir et finit par l’envoyer à une maison d’édition sous son nom. du jour au lendemain, il devient la nouvelle sensation de la littérature française. mais toute imposture a un prix…
l’avis
après big eyes (vu également cette semaine), voici donc une autre histoire d’imposture, inventée celle-là, contrairement à celle racontée dans le film de tim burton. bien mal acquis ne profite jamais, pourrait être le sous-titre de ce film, ou comment un vol commis par excès d’ambition peut mener en enfer ou, en l’occurrence, à la négation pure et simple de l’individu. pourtant, l’esthétique lumineuse et chaleureuse du film impose un violent contraste avec la noirceur du sujet, dans l’esprit de plein soleil (niney ressemble d’ailleurs un peu à delon) de rené clément (1960) ou du talentueux monsieur ripley (anthony minghella, 1999).
l’écriture magistrale de ce thriller réglé au millimètre nous donne à voir, impuissants, l’enfermement psychologique progressif du personnage – une constante chez yann gozlan, après son captifs en 2010 -, comme un rat acculé dans un labyrinthe dont il sait l’issue fatale. impuissants car l’on éprouve pour ce jeune homme qui n’est pas foncièrement mauvais une vraie empathie. cela même dans ses pires moments, même jusqu’à la fin, lorsqu’arrive l’heure de payer le prix exorbitant de son usurpation. pour être en totale cohérence avec le parcours du personnage, cette fin, point d’orgue à une symphonie du mensonge composée de main de maître, nous apparaît tout de même d’une effrayante inéluctabilité.
j’ai adoré!