délivre-nous du mal

délivre-nous du mal
réal. scott derrickson, scénario christopher young, d’après l’oeuvre de ralph sarchie beware the night, int. eric bana, joel mchale, edgar ramírez, olivia munn, olivia horton, sean harris, chris coy. 2014, 119′. 3 pouces

le synopsis
ralph sarchie (bana) est flic dans le bronx. il voit chaque jour le pire de la nature humaine. mais rien…

… ne l’avait préparé à l’affaire qu’il découvre avec son coéquipier butler (mchale).

l’avis
l’histoire est adaptée du livre qu’a écrit le véritable sergent ralph sarchie et le film se distingue des films d’horreur en ceci qu’il ne cherche pas à faire peur à tout prix. agrémenté toutefois de séquences bel et bien horrifiques, le film est cela dit bien plus effrayant que les métrages du genre car il emmène très tôt le spectateur dans le réel, le quotidien d’un flic du bronx, avec son lot de faits divers et de meurtres sordides, confronté jour après jour à la noirceur de l’âme humaine. jusqu’au soir où tout bascule. sarchie est appelé à intervenir avec son coéquipier chez un couple dont le mari bat la femme. et il se rend compte, éberlué, qu’il s’agit en fait de toute autre chose que de violence conjugale. très vite, il se fait approcher par un prêtre renégat, dont la foi a souvent vacillé, spécialiste des exorcismes (ramírez). et à mesure que l’enquête progresse, tous deux accumulent les preuves que le mal est à l’oeuvre. et, comme dit mon papa, c’est maintenant que le film commence…

on est bien dans un classique de l’exorcisme. avec toutefois un je-ne-sais-quoi en plus. l’ambiance est poisseuse, les décors sont crasseux, les maquillages bluffants, bref tout est très réel, presque tangible. probablement parce que situé en plein coeur d’une métropole et paradoxalement plus efficace que ces films tournés caméra à l’épaule façon reportage ou found footage. les séquences d’exorcisme sont sensiblement les mêmes d’un film à l’autre. mais ici, il y a une « hiérarchie » dans la lutte contre le démon, comme une logique aboutissant à sa sortie du corps de son hôte, que je n’ai vue nulle part ailleurs. et ses réactions (un démon est rarement d’accord de quitter son hôte, c’est-à-dire d’être vaincu par un ministre de dieu) sont, comme il se doit, extrêmement violentes. d’où la séquence finale très efficace (le réalisateur scott derrickson sait de quoi il parle puisqu’il a déjà réalisé l’exorcisme d’emily rose, 2005, et sinister, 2012).

les personnages sont bien écrits. sarchie et son pote butler sont des flics aguerris (sarchie est resté 16 ans au 46e precinct, sud du bronx) mais usés par l’horreur quotidienne dont ils sont les témoins. leur vie de couple et de famille en est forcément affectée. les vétérans de la guerre d’irak auxquels ils sont confrontés ont été exposés là-bas à une chose qu’ils ont rapportée à new york. le film se lit donc comme un polar sombre à la violence larvée.

à voir si vous êtes du genre à aimer le genre…

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