réal. cécile telerman, scénario cécile telerman, charlotte de champfleury, d’après le roman de katherine pancol, int. julie depardieu, emmanuelle béart, patrick bruel, samuel lebihan, alice isaaz, jacques weber, karole rocher, édith scob, quim guttiérrez. 2014, 122′. 2,5 pouces.
le synopsis
chercheuse au cnrs surdiplômée, joséphine (depardieu) est une femme à la beauté quelconque qui n’a pas beaucoup de caractère. sa soeur iris (béart), en revanche, a tout pour elle: mari riche (bruel), appartement spacieux et tout paris à ses pieds. mais…
… derrière les paillettes, la vie d’iris est d’une vacuité confondante. lors d’un dîner mondain, dans une tentative pour se faire valoir, elle prétend avoir commencé un roman. prise au piège, elle demande à sa soeur de l’aider en l’écrivant pour elle…
l’avis
l’adaptation a ceci de pratique qu’elle vous fait aller tout de suite à l’essentiel, quitte parfois à faire l’impasse sur des passages ou des personnages entiers, qui ne sont souvent que des artifices ou des recettes pour faire du remplissage, au risque de lasser. katherine pancol ne fait pas exception à cette règle éditoriale qui consiste à rallonger la sauce pour (soi disant) en donner au lecteur pour son argent. comme ceux de la vaste majorité de ses collègues contemporains, tous ses romans sont des pavés qu’il est quasiment impossible, pour un lecteur vespéral-la-plupart-du-temps-avant-de-dormir comme votre serviteur, de lire en moins de trois mois (à moins d’être un spécialiste de la lecture rapide).
donc, si l’adaptation est bien faite, cela signifie que lesdits passages ou personnages n’apportaient rien à l’histoire. on se souvient du premier volet du seigneur des anneaux et de l’exercice de haute voltige auquel s’était livré le duo scénaristique peter jackson/fran walsh sur l’oeuvre monumentale de j. r. r. tolkien: ils étaient parvenus à rendre limpides les cent premières pages (arides) du premier roman dans les dix premières minutes du film. ainsi dans les yeux… cécile telerman et charlotte de champfleury ont sucré les longs descriptifs sur la psychologie et la routine des personnages pour les caractériser pour les remplacer par quelques répliques et attitudes. de même, si la vie du personnage de shirley, qui est important dans la vie de joséphine (dans le roman), est presque totalement effacée dans la version ciné, c’est que, quelque part, elle ne devait pas être si pertinente que ça.
à part ça, l’adaptation peut réserver des surprises en termes de décors – la cuisine de l’appartement de jo est très grande alors qu’elle est décrite dans le roman comme toute petite – et de casting. julie depardieu est parfaite dans le rôle de la loseuse au grand coeur qui finit par être reconnue, même par sa fille hortense. idem pour le personnage d’henriette, la mère, sèche comme un coup de trique, que l’on retrouve parfaitement sous les traits d’édith scob. emmanuelle béart est plutôt un choix auquel on finit par s’habituer, tant ses lèvres déformées par le botox et son interprétation sonnent justes par rapport au personnage du roman. par contre le choix de karole rocher, l’inspecteur garçon manqué de la série braquo, est totalement surprenant, tant la femme du roman est décrite comme une femme quasi fellinienne, c’est-à-dire ronde mais pas trop, voluptueuse et sensuelle. on aurait plutôt vu une catherine jacob, qui eût été parfaite dans ce rôle…
à voir, si vous farcir 700 pages vous fait peur…