the imitation game

the imitation game
réal. morten tyldum, scénario graham moore, d’après l’oeuvre d’andrew hodges, int. benedict cumberbatch, keira knightley, matthew goode, mark strong, charles dance. 2014, 111′. 3,5 pouces

le synopsis
1940, le mathématicien et cryptologue alan turing (cumberbatch) est mandaté par le gouvernement britannique pour…

… percer le secret de la machine de chiffrement allemande enigma, réputée inviolable.

l’avis
palpitant. il faut savoir qu’enigma, machine que l’état major allemand avait mise au point, n’envoyait pas de codes secrets à ses forces opérationnelles: elle leur envoyait des messages que « même un enfant raisonnablement équipé pouvait capter », mais qui étaient cryptés selon un système qui offrait 159 000 000 000 000 000 000 de possibilités à déchiffrer… en une seule journée. en effet, à minuit, ses paramètres étaient légèrement modifiés, obligeant le lendemain les cryptologues à recommencer leur travail de zéro. autant dire mission impossible. jusqu’à ce qu’un mathématicien de génie fasse un calcul simple: pour venir à bout de ces 159 trillions de possibilités, il faudrait à une équipe de dix hommes travaillant 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, environ 20 000 ans. or, si c’était au-dessus des capacités humaines, une machine pourrait peut-être y parvenir plus rapidement. après deux ans de travail, il met au point ce qui n’est autre que le premier ordinateur capable de décrypter n’importe quel code. ça c’est le film. dans la réalité, on parle plutôt de son « rôle majeur dans les recherches sur les cryptographies générées par la machine enigma ». mais dilemme: il ne suffit pas de décrypter les messages de l’ennemi, encore faut-il que ce dernier ne se doute de rien, faut de quoi la sécurité des transmissions sera renforcée. les forces armées britanniques, fortes de leurs connaissances, ont donc dû sacrifier des milliers de vies pour ne pas éveiller les soupçons et contrecarrer les plans adverses en douceur. selon les experts et historiens, les découvertes d’alan turing auront cependant permis de raccourcir de deux ans la capacité de résistance du régime nazi et donc d’écourter d’autant la seconde guerre mondiale, sauvant ainsi 14 millions de vies. hélas (pour lui), turing était homosexuel dans un pays et à une époque où l’homosexualité était passible de prison. en 1952, un fait divers lié à son orientation sexuelle lui vaut des poursuites judiciaires. pour éviter l’incarcération, il accepte la castration chimique à base de prise d’oestrogènes. le 7 juin 1954, il est retrouvé mort dans sa maison de manchester par empoisonnement au cyanure. il ne sera gracié par la reine elizabeth à titre posthume (ça lui fait une belle jambe) qu’en 2013.

depuis son rôle-titre dans sherlock, très bonne série de la bbc (voir mon article dans ces colonnes) qui a fait grand bruit dès 2010, et dans lequel il campe un sherlock holmes autrement plus crédible et plus sympa (malgré son arrogance) que celui de jonny lee miller en névrosé-autiste dans elementary (signalons que les deux acteurs se sont fait remarquer au théâtre dans une adaptation saluée par la critique de frankenstein, mise en scène par danny boyle, où ils alternaient les rôles du docteur victor frankenstein et de la créature), benedict cumberbatch est de toutes les grosses productions, de star trek au seigneur des anneaux (la voix du dragon smaug), en passant par 12 years a slave (où il joue pour une fois un gentil) et the fifth estate (où il interprète le rôle de julian assange). en fait, les apparitions de l’acteur britannique de 38 ans, spécialistes des rôles d’arrogants ou de salauds (il faut dire que son physique s’y prête bien) et de voix, notamment pour des films d’animation, seraient trop longues à énumérer. mais sachez que la diffusion de la saison 4 de sherlock est prévue pour la fin de l’année. eh oui, il va falloir s’armer de patience…

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