bates motel

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série créée par carlton cuse et anthony cipriano, int. vera farmiga, freddie highmore, max thieriot, olivia cooke, nestor carbonell, michael o’neill, michael vartan. 2013, 2 saisons de 13 épisodes de 44′ (la 3e en production). 2013. 3,5 pouces

le synopsis
après la mort mystérieuse de son mari, norma bates (farmiga) décide de quitter l’arizona pour s’établir avec son fils norman (highmore)…

… dans la petite ville de white pine bay, dans l’oregon. là, elle rachète un petit motel et repart à zéro. mais les ennuis vont vite commencer…

l’avis
bienvenue chez oedipe: une relation mère-fils dont seul le sexe est absent, avec un zeste de glauquitude larvée sous les dessous aseptisés d’une amérique aux couleurs désaturées façon fifties (hommage en couleur à l’oeuvre de hitchcock). le tout passé à la loupe de l’un des scénaristes de lost et de the strain, et de l’adaptateur des revenants pour la télé américaine. autant dire que l’esthétique n’est qu’une façade (on s’en serait douté). pas aussi horrifique esthétiquement qu’un american horror story, la série se place subtilement sur le terrain du refoulement, qu’il s’agisse d’amour, de sexe ou de violence. or, on s’en doute sinon l’écriture scénaristique n’aurait pas lieu d’être, le refoulement laisse place, de loin en loin, à une explosion de violence, d’autant plus sauvage et choquante qu’elle est latente.

donc, voilà que mère et fils entretiennent une relation platonico-incestueuse complexe faite de sous-entendus et de gestes à peine équivoques, mais aussi de velléités d’indépendance et de rebellion de la part du garçon (17 ans au compteur et encore collégien), de jalousie et de surprotection toxique de la part de la mère. cela dit, si la mère protège son fils, c’est qu’elle a de bonnes raisons de le faire, on l’apprendra assez vite.

comme twin peaks, la petite ville au nom idyllique de white pine bay renferme des secrets inavouables et des shadow stories que les autochtones gardent soigneusement enfouis et des activités (illicites bien entendu) autour desquelles ils se gardent bien de faire une pub d’enfer. l’arrivée de norma bates et de son fils va provoquer, dès le premier épisode, une réaction en chaîne aux conséquences dramatiques… et déchaîner ce que norma voulait tant garder sous contrôle: son fils.

intéressant, bien écrit, et surtout bien joué: vera farmiga incarne une norma bates dont on ne se serait jamais douté qu’elle pût être aussi belle (c’est vrai, jusque-là on n’avait jamais vu que son squelette!) et livre une interprétation toute en richesse expressive qui va sans doute lui valoir une récompense (si ce n’est pas déjà fait). et le jeune britannique freddie highmore (22 ans effectifs), qui n’en est pas à son coup d’essai devant une caméra, est parfaitement crédible en futur anthony perkins, et dont l’aspect juvénile et le visage angélique sont d’autant plus inquiétants que l’on sait qu’ils cachent en fait un sociopathe meurtrier vachement (et le mot est faible) perturbé.

à signaler la direction artistique et la photographie de la série, qui rendent bien justice à l’ambiance hitchcockienne tout en situant l’histoire, sans toutefois la dater, dans l’amérique d’aujourd’hui. dans le genre d’exercice esthétique difficile, parce que sans âge, la série fait penser à sherlock.

si vous tombez sur bates motel, arrêtez-vous-y, vous ne risquez pas d’être déçus… si vous avez le temps d’en apprécier les services, that is…

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