mud

mud
réal. & scénario jeff nichols, int. matthew mcconaughey, reese witherspoon, tye sheridan, jacob lofland, sarah paulson, sam shepard, ray mckinnon, michael shannon. 2012, 130′. 3,5 pouces

le synopsis
lors de leurs escapades quotidiennes, deux ados de 14 ans, ellis et neckbone (sheridan et lofland), découvrent sur une petite île un bateau dans les branches d’un arbre, probablement poussé là par une tempête. ils décident d’en faire leur refuge,…

… sans savoir que le bateau est déjà le domicile d’un homme recherché pour meurtre qui se fait appeler mud (mcconaughey)…

l’avis
une histoire d’amitié vachement improbable entre un homme qui a tué par amour et deux ados en mal de modèle mâle, dont l’un croit désespérément en l’amour pour tenter de conjurer le naufrage du mariage de ses parents. mcconaughey, toujours impeccable, interprète un rôle qui semble lui convenir d’un film à l’autre et bâtir, comme les pièces d’un puzzle, l’image d’un homme entier et droit, même s’il compose parfois avec la vérité (certains personnages du film parlent de lui comme d’un menteur mais il n’y a pas en lui la moindre malice). donc s’il n’est pas toujours honnête, et c’est paradoxal, il est sincère et reste fidèle à ses valeurs: l’amour, l’amitié, la fidélité, la confiance ou la reconnaissance. de belles valeurs, en somme. loin de toute sensiblerie, le film véhicule de jolis sentiments et l’on se prend à trouver ce fugitif sympathique et attachant, malgré la haine qu’il peut susciter.

de même, on est très loin du film d’ado horripilant. ellis a beau être adolescent (sheridan, qui interprétait le fils aîné de jessica chastain et de brad pitt dans the tree of life, terence malick, palme d’or 2011, excusez du peu, avait 16 ans, c’est-à-dire deux ans de plus que son personnage, à l’époque du tournage), le récit est si bien écrit et son interprétation si mûre qu’on en oublie qu’il est si jeune pour se concentrer sur les thèmes du film: l’amour et sa mythologie, le rite initiatique à travers la déception amoureuse et la figure du mentor qui revient de manière récurrente entre les personnages de mud, bien sûr, mais aussi du père (mckinnon), du père de mud (shepard) et de l’oncle d’ellis (shannon). chacun son tour et à sa manière servira de modèle au jeune homme.

s’il a reçu un accueil mitigé à cannes en 2012 et qu’il a d’abord eu du mal à être distribué (les choses se sont arrangées après son succès aux festivals de sundance et d’austin), mud est un film qui surprend aussi par ses travellings élégants au steadycam épousant le rythme du mississipi.

à voir…

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