prisoners

prisoners
réal. denis villeneuve, scénario aaron guzikowski, int. hugh jackman, jake gyllenhall, viola davis, terrence howard, maria bello, melissa leo, paul dano, dylan minnette. 2013, 153′. 3,5 pouces

le synopsis
dans la banlieue de boston, deux petites filles disparaissent. arrêté, le principal suspect, un demeuré (dano), est relâché faute de preuves. mais keller (jackman), le père de l’une des fillettes, est…

… convaincu que c’est lui le coupable et va s’acharner, contre l’avis de loki (gyllenhall), l’inspecteur chargé de l’enquête, à retrouver sa fille…

l’avis
pas mal, pas mal. que serait-on prêt à faire, jusqu’où serait-on prêt à aller pour défendre ou sauver ceux qu’on aime? le scénario tente donc de répondre à cette question en prenant pour exemple la pire des situations possibles: l’enlèvement d’un enfant. deux thèmes centraux abordés du point de vue des deux familles concernées, avec des réactions diamétralement opposées, mais aussi du point de vue extérieur, avec l’intervention du flic, dont certains pensent qu’il fait partie de la solution, d’autres du problème.

et les personnages, dont le scénario nous dévoile progressivement l’histoire, ont tous, même le flic, quelque chose à voir avec le fait d’être prisonnier. le titre est donc plus malin qu’il pourrait le laisser supposer. car il ne s’agit pas d’emprisonnement au sens carcéral, mais bien au sens psychologique du terme. c’est un état d’esprit qui fait que chaque personnage est prisonnier de ses peurs ou des démons, des circonstances ou de son passé, de sa folie ou de son retard mental, de ses valeurs ou de convictions, forcément condamnables dès que l’on passe à l’acte. un état d’esprit provenant d’une expérience plus ou moins traumatisante, à l’instar de l’inspecteur qui, enfant, a passé 6 ans « enfermé » auprès d’une famille d’accueil.

mais l’état d’esprit va finir par générer des actes sans aucun doute répréhensibles. car à mesure que le récit progresse, l’enfermement psychologique se révèle physique pour certains personnages, en s’accompagnant de la notion toute judéo-chrétienne de « châtiment », humain ou divin, mérité ou non.

jackman, qui n’est pas le meilleur acteur du monde, se montre ici très convaincant en père « enfermé » dans son intime conviction justifiant, à ses yeux, sa profonde barbarie. à la fois cohérente et symbolique, la fin du film est laissée à l’appréciation du spectateur mais l’issue de l’histoire ne laisse, elle, planer aucun doute quant au sort du personnage.

à voir. bien sûr.

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