réal. et scénario edgar marie, int. olivier marchal, jacques gamblin, carlo brandt, reda kateb, anne charrier, laure marsac, francis renaud. 2013, 90′. 3,5 pouces
le synopsis
amis depuis l’enfance, anciens patrons de boîte de nuit, milan (marchal) et victor (gamblin) ne se parlent pourtant plus depuis 6 ans, depuis que…,
… pour se renflouer, ils avaient accepté un deal foireux qui les avait conduits au mexique et avait envoyé serki (brandt) en prison. or, serki est sorti et revient à paris se venger…
l’avis
cette fois, ce polar sombre et glauque n’est ni écrit ni dirigé par olivier marchal, mais par edgar marie, scénariste des lyonnais, coscénariste de braquo, et dont le jour attendra est le premier long-métrage. marchal interprète ici un personnage un peu lâche, pas mal à la ramasse et surtout has been, rôle dans lequel il a d’ailleurs déclaré ne pas se reconnaître totalement du point de vue humain. le thème du film est le vieillissement, celui de deux hommes qui se (dé)battent dans un monde qui ne leur ressemble plus et dans lequel ils ne se reconnaissent plus. pas mal violent, simple et efficace, un polar comme on les aime et comme semble les apprécier de plus en plus le cinéma français ces derniers temps.
entre parenthèses, j’ai énormément de respect pour olivier marchal, cet ex-flic qui a réinventé le polar à la française en le nourrissant de ses expériences et de ses tripes. un homme qu’on devine loyal et fidèle en amitié, amoché mais beau, et qui, de ses propres mots, voulait devenir un héros. un type nourri aux délires noirs de james ellroy et de james chanfler, et dont les héros de cinéma s’appellent gabin, delon, ventura, eastwood et mcqueen. bref un homme comme on en fait de moins en moins. marchal est aussi un réalisateur marginalisé par la profession parce qu’il n’entre pas dans le moule de l’establishment. mais voilà, ses films (et ses séries) attirent les foules et font un tabac au box-office. du coup, ça emmerde pas mal cet establishment bien obligé de reconnaître qu’il a du talent et qu’il renouvelle un genre qui s’était un peu ringardisé ces dernières années. cela dit, il a déclaré récemment qu’il avait fait un peu le tour de ces années de recherche « noircissique » et qu’il allait changer de genre. je ne le connais pas, mais j’aime bien ce type pour pas mal de raisons, comme la qualité de son écriture ou certaines valeurs qu’il véhicule dans ses oeuvres. fermez la parenthèse.
le jour attendra n’est pas le meilleur, mais c’est un bon polar. à voir si vous aimez le genre.
brèves de coulisses…
marchal a également écrit un « unitaire prestige » d’1h40 pour france 2, borderline, inspiré de l’histoire de christophe gavat, arrêté dans l’enquête qui vise son supérieur michel neyret, directeur adjoint de la pj de lyon, et qui, mis en examen puis autorisé à réintégré la police en 2012, a mis un terme à sa carrière en 2014. le téléfilm qui devrait être diffusé prochainement. il a également écrit une autre série d’anticipation produite par luc besson, section zéro, mélange de mad max, looper, les fils de l’homme, soleil vert et blade runner, dont le tournage débutera en octobre de cette année. on a hâte de découvrir le résultat. les gueules que caste marchal sont pour beaucoup dans le succès de ses films/séries et dans la « revirilisation » du genre: gérard lanvin, tchéky karyo, lionnel astier et daniel duval (les lyonnais) mais aussi daniel auteuil et philippe nahon (mr73) ou encore jean-hugues anglade, karole rocher, nicolas duvauchelle, joseph malerba et geoffroy thiebaut (braquo) ou son copain francis renaud dans l’éternel second rôle du petit truand ou de l’homme de main. ici c’est carlo brandt qui s’y colle, vu notamment dans kaamelott, avec son regard inquiétant de fou furieux. les femmes ne sont pas en reste et jouent, mine de rien, malgré des dehors de « film d’hommes », un rôle important. elles sont comme le phare rassurant qui guide le bateau en détresse dans la tempête de la vie. catherine marchal dans mr73 et 36 quai des orfèvres, ici laure marsac et anne charrier, vue notamment dans maison close.