réal. gareth edwards, scénario david s. goyer, max borenstein, dave callahan, drew pearce et frank darabont, int. aaron taylor-johnson, bryan cranston, ken watanabe, elizabeth olsen, sally hawkins, juliette binoche, david strathairn. 2014, 142′. 3,5 pouces.
le synopsis
il revient et il est encore plus énorme qu’avant…
l’avis
j’adore les films de monstres et, en l’occurrence, mon avis sera d’autant plus objectif (quoique :)) que, ne connaissant ni les mangas ni la mythologie japonaise ni les 28 films de godzilla qui ont précédé celui-ci, je ne fais donc pas partie de ce qu’on pourrait appeler un fan absolu.
or donc, clairement, les créateurs de cette version ont, de ce que j’en sais, voulu se rapprocher de l’originale. bye bye monstre reptilien (emmerich,1997), coucou gros nounours à l’embonpoint certain (décrié par les vrais fans) mêlé de chien et d’aigle. là où les scénaristes ont été malins, c’est qu’ils ne font plus de godzilla (mot-valise japonais composé de golila = gorille et de kujila = baleine) une créature que l’homme a façonné par erreur par l’atome, mais de revenir aux sources en en faisant une sorte de titan rescapé de l’ère des dinosaures et que les hommes tentent de détruire par l’atome (d’où les essais dans le pacifique dans les années 50). ah, se dit-on, pas con, l’angle. sauf que la bête se nourrit des radiations. ah mince, se redit-on.
mais l’histoire ne commence pas là. rewind. deuxième coup des scénaristes, godzilla est ici le « gentil ». ah bon? oui, car les radiations tentent de détruire deux autres créatures insectoïdes gigantesques, sortes de cafards géants: les muto (poil au…), qui sont au nombre de deux, un mâle et une femelle portante, sinon ce ne serait pas drôle, qui a décidé, sans nous consulter bien sûr, de pondre ses milliers d’oeufs afin d’exterminer la race humaine (encore que ses intentions ne soient pas très claires, ses cris ignobles n’étant pas traduits dans la v.o.). les muto, donc (anagramme de mout que je n’ai toujours pas bien comprise), se nourrissent eux aussi d’énergie atomique, allant jusqu’à repérer les endroits stratégiques où l’armée américaine planque ses déchets nucléaires pour aller rien moins que les avaler pour alimenter, en ce qui concerne la femelle, ses milliers de rejetons. du coup, mal bar pour la race humaine qui, n’ayant pourtant rien demandé, est bien obligée de composer avec ces intrus envahissants, c’est le moins qu’on puisse dire.
d’où la présence de godzilla qui fait ici office de sauveur de l’humanité en anéantissant les deux affreuses bébêtes.
les créateurs ont voulu que notre anti-héros soit une sorte de dernier samouraï, un vieux guerrier solitaire préférant vivre retiré du monde mais que les événements obligent à sortir de sa retraite (ah, c’est beau).
godzilla est donc un reboot qui ne dit pas son nom (ils auraient pu l’intituler the amazing godzilla ou the good godzilla, ce qui aurait été un jeu de mots certes un peu malvenu mais assez marrant – the good god! zilla – mais non, le titre est sobre, pour une fois)avec un gros casimir pas orange qui fait beaucoup plus de bruit et qui fout des râclées à des bugs avec qui manifestement il n’a pas d’atomes crochus et qui, après avoir foutu un bordel monstre (jeu de mots!), s’en retire dans ses quartiers (qu’on sait toujours pas où il crèche, le nounours à écailles, mdr, un truc de 108 mètres de haut, ça se repère, non?) sans attendre de médaille (qu’il n’aurait pas su où l’accrocher) ni de merci (qu’il n’aurait pas compris) des hommes qu’il a sauvés de la destruction totale.
plus encore que 2013, 2014 va être l’année de la science-fiction, avec un tas de films tous plus ambitieux les uns que les autres dont les sorties vont s’étaler entre maintenant et août. ce n’est donc pas ce qui va manquer et on pourra se rattraper d’ici peu. car si ce film est un bon moment à voir en 3d (si si, ça le fait bien) pour qui bien sûr ne s’endort pas pendant la projection de ce genre de métrages, il laisse malgré tout, au final, un ptit goût de déception.
à part ça, pour voir ce film, j’ai dû débourser chf 27.-. certes, la salle pathé imax était dans un état irréprochable et on sent qu’ils ont investi à mort dans l’infrastructure. mais sans déconner, 27 balles la place! ce n’est pas en pratiquant des prix pareils qu’ils vont remplir leur salles à un moment où les installations de home cinéma prennent l’ascenseur dans l’autre sens. ou alors ils veulent faire de leurs cinémas des endroits réservés aux nantis et ils vont droit dans le mur (voir l’expérience du lounge astoria). j’avoue que leur stratégie m’échappe un peu…