9 mois ferme


réal. & scénario albert dupontel, int. sandrine kiberlain, albert dupontel, nicolas marié, philippe uchan, philippe duquesne, christian hecq. 2013, 82′. 3 pouces.

le synopsis
ariane felder (kiberlain) est une juge célibataire aux moeurs strictes. elle consacre l’essentiel de son temps au travail et ne sort jamais. or voici…


… qu’elle se retrouve enceinte de bob (dupontel), horrible psychopathe qu’elle n’a d’ailleurs jamais vu!

l’avis
le postulat est insolite, la situation abracadabrantesque et l’issue bouleversifiante. j’exagère, j’avais juste envie de placer ces mots quelque part. je ne suis pas un grand fan d’albert dupontel (philippe guillaume de son vrai nom) même si je loue chez lui un certain non-conformisme qui l’amène à raconter des histoires plutôt intéressantes en tant que scénariste ou à y prendre part en tant qu’acteur. monique (valérie guignabodet, 2002) en est un bon exemple. avec cette situation des plus improbables, l’histoire de ce film a ces allures-là. un peu diminué intellectuellement, l’homme qu’il incarne se révèle, comme toujours avec dupontel, plein de bon sens, et se bat pour rétablir sa réputation car il est victime du « préjugé qui mène à l’erreur judiciaire ». on l’accuse en effet d’un crime qu’il n’a pas commis sous prétexte qu’il a un passé de cambrioleur et surtout qu’il n’a pas le gaz à tous les étages, ce qui le désigne comme le coupable idéal. et dupontel de reprendre la posture contractée du mec innocent qui se défend, posture sur laquelle il a bâti son « personnage » et qu’il adoptait sur scène dans les quelques one-man shows qu’il a produits au tout début des années 1990 (on se souvient de sketches que les aficionados appellent « cultes » comme « le bac » ou « rambo »). sandrine kiberlain (sandrine kiberlain de son vrai nom)qui a reçu le césar 2014 de la meilleure actrice pour ce rôle, est touchante en femme enfermée dans sa coincitude et dépassée par les événements mais d’où percent çà et là quelques nano-instants de tendresse, voire, allez, de féminité.

bob le monstre n’est donc bien sûr pas celui pour qui on veut le faire passer. sauf que la nuit de la saint-sylvestre, un événement s’est produit dont ni lui ni la juge ne va se souvenir et qui va mener aux conséquences que l’on sait. dans cet imbroglio, bob est défendu par maître trolos, avocat bègue aux plaidoiries toutes pourries (palme d’or de la marrade toutes catégories), incarné par le drôlissime nicolas marié. et ses interventions sont d’ailleurs bien les seuls moments de véritable comédie, car, malgré cette estampille, 9 mois ferme n’est pas spécialement drôle. si, j’allais oublié deux (très) brèves apparitions, dans des jt, de jean dujardin en interprète pour sourds et malentendants qui accompagne les infos de gestes désopilants plus qu0il ne les traduit, bien entendu.

comme toute bonne « comédie », le mystère sera élucidé, le méchant présumé rétabli dans son honneur et tout est bien qui finira bien pour les deux personnages avec une morale du type ne vous fiez pas aux apparences.

si je suis davantage client du postulat que de son issue, 9 mois ferme est malgré tout un bon petit moment ciné.

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