réal. phil lord, chris miller, scénario dan & kevin hageman, int. chris pratt, elizabeth banks, will ferrell, will arnett, morgan freeman, alison brie, liam neeson. 2013, 100′. 3,5 pouces.
le synopsis
emmet (pratt) est un petit gars ordinaire que tout le monde prend par erreur pour le « spécial », le sauveur du monde libre. aux côtés de héros…
… bien plus valeureux que lui, il va devoir mettre fin au règne du despote lord business (ferrell). mais il n’est pas du tout prêt à relever ce défi…
l’avis
si vous pensez que ce film est encore un de ces métrages de commande uniquement destinés à redorer le blason d’une marque en perdition, mettant en scène des personnages insipides façon barbie dans des décors fabriqués par des gosses de 8 ans, remballez tout de suite votre scepticisme et vos sarcasmes. si le film sent effectivement à plein nez l’opération marketing, elle est en revanche totalement réussie.
il est vrai que, l’esthétique étant particulière (et n’étant pas de surcroît un grand fan de l’univers lego), j’ai eu un peu de peine à entrer dans l’histoire. mais l’inventivité des créateurs et l’humour décalé marquant de bout en bout les aventures du héros ont fini par me convaincre de la qualité de l’ensemble et faire de cette expérience assez originale un moment jubilatoire car (notamment) ultra-référencé. toy story, jurassic park, marvel, star wars, et j’en passe: la grande aventure lego est un film tout-en-un qui fait rire parce qu’il surprend.
il surprend par son montage hyper-nerveux, ses plans très courts, son rythme effréné accentuant le comique de situation, ses surprises à quasiment toutes les séquences, la présence de héros qui n’appartiennent pas du tout à l’univers lego. les réalisateurs phil lord et chris miller, à qui l’on doit notamment tempête de boulettes géantes (le premier, pas le second, qui est moins bon), sont les dignes fils spirituels (dans les deux sens du terme) d’un tex avery mâtiné d’un gros zeste de south park, de simpson et de beavis & butthead. de plus, la qualité de l’animation et la complexité des décors sont proprement ahurissants.
enfin, le parallèle entre le monde du jeu et le monde réel apporte à l’histoire un niveau de lecture inattendu et plutôt intelligent.
c’est pourquoi, à mon humble avis de misérable ver de terre, et malgré ce que j’ai pu lire çà et là, ce film n’est pas du tout destiné aux petits enfants (à part bien sûr l’aspect « dessin animé »), comme il y en avait beaucoup dans la salle. si les créateurs ont voulu taper large, il y a des chances pour que ces chères têtes blondes (ces têtes blondes qui coûtent cher) soient un peu larguées sur ce coup-là.
mais who gives a fuck: va donc voir ce film, ô toi adulte, car il casse littéralement les briques (je sais, elle était facile), aussi au box-office. à tel point que warner a déjà annoncé une suite…
brèves de coulisses…
15 millions: c’est le nombre de briques qui ont été utilisées pour les besoins du film. tout est composé d’éléments lego, même le feu, l’écume des mers ou la fumée. au total, plus de 250 animateurs ont été à la manoeuvre. la grande aventure lego a donc été réalisé en stop-motion, c’est-à-dire image par image, procédé d’animation traditionnel, plutôt qu’en images de synthèse. en plus de la franchise lego, le film réunit de nombreuses licences de dc comics, comme superman, batman, wonder woman et green lantern, mais aussi des tortues ninja. morgan freeman et liam neeson se retrouvent ici, après la trilogie batman de christopher nolan.