série créée par shonda rhimes en 2012, int. kerry washington, columbus short, , tony goldwyn, katie lowes, guillermo diaz, darby stanchfield, jeff perry, joshua malina, bellamy young, henry ian cusick (1ère saison). saison 1: 7 épisodes de 44', saison 2 (en cours de diffusion sur canal+): 22 épisodes de 44'.
le synopsis
olivia pope (washington) est une spécialiste des gestions de crises. redoutablement intelligente, c'est une négociatrice hors pair qui a permis à fitzgerald grant (goldwyn)…
… de devenir président des états-unis. elle est entourée d'une équipe comprenant avocats, experts en litiges, hackers et enquêteurs.
l'avis
la saison 1 démarre sur un scandale sexuel impliquant le président. l'affaire est évidemment une référence directe à celle de bill clinton et de monica lewinsky qui défraya la chronique à la fin des années 1990. sauf qu'ici, dramarturgie oblige, ça se termine beaucoup plus mal pour la jeune femme. l'affaire en question déclenche une réaction en chaîne que seule une experte en gestion de crises peut solutionner. mais ça n'ira évidemment pas sans dommages collatéraux, éclaboussant au passage tout le petit monde de la maison blanche où chacun a quelque chose à se reprocher. les gros scandales en cachant d'autres – les media étant très forts pour déterrer même les secrets les mieux gardés – c'est toute la crédibilité de la présidence des états-unis, et donc d'une certaine conception de la démocratie, qui sera en jeu.
comme souvent dans les séries d'aujourd'hui, chaque épisode raconte une histoire différente, même s'il y a évidemment un fil rouge que l'on retrouve au cours de chaque saison. chacun raconte également deux affaires en même temps, parfois imbriquée, parfois non, ce qui enrichit le tissu narratif et les situations dramatiques.
les affaires sont crédibles et les acteurs magnifiques. surtout la comédienne principale, kerry washington, sur les frêles épaules de qui repose toute la série, parfaite en spécialiste à la fois redoutable et fragile. dans le rôle du président, tony goldwyn n'est pas mal non plus. celui qu'on a vu maintes fois dans des seconds rôles (le copain traître de patrick swayze dans ghost, c'était lui) campe ici l'homme le plus puissant du monde libre, comme on dit, en proie cependant aux doutes humains les plus cruels, un homme brillant prêt à tout abandonner pour une femme dont il est éperdument amoureux, mais qui n'est pas la sienne. de deux choses l'une, soit ces deux-là ont déjà vécu dans la vraie vie ce qui leur arrive dans la série, soit ils vivent une histoire torride depuis le début du tournage. l'histoire de leur personnage, les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, la tendresse, mais aussi le désir, les frustrations et les colères, bref tous les sentiments qu'un couple peuvent éprouver ne sont pas seulement crédibles, ils sont palpables à chaque scène qu'ils jouent ensemble. en tout cas ils méritent tous deux un grammy, si ce n'est pas déjà fait, pour la qualité de leur performance.
scandal se range dans la catégorie des séries haletantes, dans tous les sens du terme: parce qu'elle vous coupe le souffle avec son rythme effréné et parce que les affaires recèlent toutes secrets, mystères et suspense. de même, enjeux, manipulations et jeux de pouvoir sont très bien décrits. le ton est volontairement très efficace, sans blabla. "à l'américaine", quoi. on aime ou on aime pas. moi j'aime.
brèves de coulisses…
le personnage d'olivia pope est inspiré d'une personnalité bien réelle, judy smith, qui gérait les crises sous l'administration bush (elle a dû avoir du boulot), et qui est l'une des productrices de la série. après grey's anatomy et private practice, scandal est la troisième série créée par shonda rhimes, mais la première qui n'ait pas lieu dans le milieu médical. deux comédiens, qui entretenaient une relation adultère dans grey's anatomy – jeff perry (le chef du cabinet) et kate burton (la vice-présidente) – se redonnent la réplique dans scandal. la série a connu deux titres avant de porter son nom définitif: in crisis, lors de sa première phase de développement, puis damage control. c'est à la demande de la créatrice que la première saison ne comporte que 7 épisodes, au lieu des 13 ou 22, voire 23 ou 24 épisodes habituels. shonda rhimes souhaitait d'ailleurs n'écrire que 13 épisodes pour la deuxième saison, mais vu le succès grandissant de la série, la production lui en a commandé 22. suivant son intention initiale, l'auteur a donc créé une saison articulée autour de deux arcs narratifs, le premier prenant fin au 13ème épisode. scandal est la première série depuis 30 ans à donner le premier rôle à une afro-américaine. d'un commun accord avec la créatrice, henry ian cusick, qui interprétait l'un des membres du bureau d'olivia pope, a quitté la série à la fin de la première saison car son personnage avait progressivement perdu de son importance jusqu'à ne plus être primordial.