iron man 3

Iron man 3

réal. shane black, scénario shane black et drew pearce, int. robert downey jr., gwyneth paltrow, don cheadle, guy pearce, ben kingsley, jon favreau, rebecca hall, james badge dale, paul bettany, ty simpkins. 2013, 211'. 3,5 pouces.

le synopsis
iron man (downey jr.) revient et…


… il n'est pas content.

l'avis
le danger avec les suites, c'est de ne plus rien avoir à raconter. on l'a vu avec l'arme fatale, par exemple, où le concept, de très sympa au départ (black était le scénariste du 1er), est devenu poussif sur les 2 derniers épisodes (black a réalisé le dernier). mais voilà, les studios marvel sont plus intelligents que ça. non seulement ils ont un vrai concept, que dis-je une mine d'or, dans lequel s'inscrivent tous les super-héros de l'écurie, mais ils s'entourent en plus d'excellents scénaristes. ici donc le très demandé et brillant shane black (qui est aussi le réal) et son compère drew pearce, qui a signé le scénar du prochain godzilla.

donc, comme l'a annoncé le pdg des studios de manière assez énigmatique, iron man 3 inaugure la "phase 2" (combien y en aura-t-il?) des films marvel qui se déroulent désormais dans un univers post-avengers aux possibilités infinies. comprenne qui pourra. une chose est sûre en tout cas, c'est pô fini, et je dirais même plus: c'est tant mieux.

cette fois donc, tony stark (downey jr), qui a du mal à dormir, doit faire face à un ennemi particulièrement redoutable: un terroriste façon ben laden du nom du mandarin (kingsley), ennemi auquel il fait déjà face dans la bd. et alors qu'une de ses ex (hall) refait surface, il va en outre en découdre avec aldrich killian (pearce), un scientifique revanchard et très jaloux qui a mis au point des armes inattendues et apparemment invincibles, résolu qu'il est à s'attaquer à l'univers personnel de notre héros afin de tout lui prendre, même sa copine (paltrow).

or c'est connu, les héros, fussent-ils super-, ne sont jamais aussi intéressants, en terme de dramaturgie et d'études de caractère, que lorsqu'ils sont malmenés, humiliés, décriés, lâchés par leur hiérarchie, et ce n'est ni james bond ni batman qui me contrediront. car c'est dans des situations désespérées qu'ils révèlent toute leur profondeur, au risque d'apparaître plus sombre et d'être un poil moins "entertaining" aux yeux des masses bêlantes, grasses et populacières nourries au sucre et s'extasiant devant une starlette à la notoriété totalement usurpée qui n'a fait, pour en arriver là, que dire "non mais allô!?" en reproduisant sommairement avec deux doigts la forme d'un combiné (non je ne dirai pas son nom, même sous la torture). mais je m'égare. cela étant, force est bien d'admettre que le négatif est souvent plus intéressant que le positif, n'en déplaise à certains de mes clients qui crient comme des garçons coiffeurs dès qu'il y a un "ne pas" dans une accroche. mais je m'égare (bis). bref, devant une telle adversité, devant un tel acharnement sur sa personne, donc sur tout ce qu'il représente, tony stark va finir par se poser la seule question qui vaille: est-ce le costume qui fait le héros ou l'inverse? au final, il perdra beaucoup mais sortira grandi de son combat contre le mal. ben oui, on est chez marvel, ne l'oublions jamais, donc les intrigues sont parfaitement linéaires et les univers manichéens sous des apparences prétendument complexes.

à part ça, la recette est toujours aussi vitaminée: ya des frui-its, ya de l'eau-o, de l'action mais pas trop, des méchants juste c'qu'y faut (air connu)… en fait, c'est juste pour la rime, car les méchants sont très très méchants et l'action est boostée par un montage épileptique. autant dire qu'on ne s'ennuie pas un instant. et en plus, comme il eût été par trop dommageable de rester sur les acquis et que chaque opus recèle son lot de nouveautés par rapport au précédent (la nécessaire mécanique de la surenchère), les scénaristes ont délaissé le "problème avec la pile" de l'épisode précédent pour mettre l'accent sur le côté buddy movie, que ce soit avec son pote de l'armée james rhodes (cheadle), toujours au service du gouvernement et en passe de devenir un héros lui aussi sous le costume du iron patriot, ou avec le petit garçon qu'il rencontre par hasard (simpkins) et qui lui sera d'une aide précieuse, mais ils ont aussi ajouté un petit quelque chose dans la manière dont stark enfile son costume, ce qui rend la chose encore plus spectaculaire.

et l'humour, ah oui, l'humour. que dire sinon qu'il est un peu plus brillant que dans les 2 épisodes précédents. principalement dû à downey jr – certains le détestent, mais ce sont des jaloux – de plus en plus "mûr" dans son rôle, plus à l'aise que jamais dans la peau d'un playboy milliardaire, insolent parce que surdoué (il faut dire que c'est la 3ème fois qu'il endosse son costume, et la 5ème si l'on compte avec les avengers), qui cette fois se trouve confronté à un petit garçon qui lui en fait voir (pour une fois, et contrairement aux enfants dans les films américains, le gamin n'est pas à tarter). mais n'oublions pas paul bettany et surtout ben kingsley (dont je révèle le pourquoi du comment au cours de quelques lignes passionnantes ci-dessous. oui, il faut savoir garder l'attention de son lecteur).

à voir. bien sûr. si vous ne l'aviez pas encore compris…

brèves de coulisses…
en parlant d'humour, deux mentions spéciales reviennent naturellement à, pour la première, un gentleman de l'art dramatique qui n'est autre que ben kingsley,
dans un rôle totalement à contre-emploi et qui se révèle
particulièrement réussi, voire parfaitement hilarant. si quelqu'un doit
voler la vedette à downey jr. dans ce film, c'est bien lui; et, pour la seconde, à paul bettany,
qu'on ne voit jamais dans le film – et pour cause, jarvis, l'ordinateur-à-tout-faire de stark, c'est lui -, mais qui brille autant par son interprétation vocale que s'il
interprétait le rôle physiquement.
vous ne voyez pas qui est paul bettany? acteur anglais magnifique qui tient, pour sa troisième apparition au cinéma (dans la comédie décalée chevalier de brian helgeland, 2001),
le rôle de, excusez du peu, l'écrivain geoffrey chaucer (l'excellent
tirade "behold my lord ulrich! the rock, the hard place! like a wind
from gelderland, he sweeps by, blown far from his homeland in search of
glory and honour. we walk in the garden of his turbulence!", c'était
lui). depuis, il a joué une pétée de rôles, du compagnon imaginaire de russell crowe (un homme d'exception, ron howard, 2006) à un trader (margin call, j. c. chandor, 2012), en passant par un prêtre guerrier (priest, scott charles stewart, 2011).

 

 

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