jack le chasseur de géants

Jack le chasseur de géants

réal. bryan singer, scénario darren lemke, christopher mcquarrie, dan studney, int. nicholas hoult, eleanor tomlinson, ewan mcgregor, stanley tucci, ian mcshane, eddie marsan, ewen bremner. 2012, 110'. 2,5 pouces.

le synopsis
jeune fermier de 18 ans un peu naïf (hoult), jack ravive malgré lui, …


… pour les beaux yeux d'une princesse (tomlinson), une guerre ancestrale qu'il s'imaginait n'être qu'un conte pour enfants – celle ayant oppossé, il y a fort longtemps, les hommes à une race de géants vivant par-delà les nuages.

l'avis
je croyais rêver en allant voir ce film. j'avais en mémoire un dessin animé de walt disney que me projetait mon père dans lequel mickey était un petit tailleur qui allait en découdre tout seul avec un géant. il parvenait à le terrasser en le cousant littéralement dans son costume. j'avais de cette histoire un souvenir attendri. il y avait une chance sur deux que je sois déçu. et paf, le chien.

ici jack n'est pas tailleur mais fils de fermier, nicholas hoult interprète le personnage naïf tendance benêt et on s'attend à tout (même à le voir ôter ses chaussures pour montrer d'énormes pieds poilus, comme il le faisait dans x-men le commencement) sauf à le voir combattre – et encore moins terrasser – des géants surpuissants.

certes les effets spéciaux sont bien faits – on arrive aujourd'hui à faire croire à peu près n'importe quoi, si bien que les yeux du spectateur lambda sont habitués à un spectacle éblouissant, quel que soit la qualité du scénario.

d'ailleurs, ouvrez la parenthèse, l'autre jour, je cherchais un extrait de cendrillon, j'ai donc sorti le film de ma vidéothèque et ai commencé à visionner le dvd. malgré le fait que ces films en 2d et en animation traditionnelle – vous savez, faite à la main, image par image, avec des films en celluloïde, une vraie caméra et de vrais éclairages – ont bercé mon enfance, je n'ai pu qu'en concevoir une immense déception. la qualité visuelle n'était pas au rendez-vous. je me suis rendu compte que, notre oeil étant désormais habitué à la haute définition, les images d'avant cette ère pourtant récente ont un goût d'amateurisme mal fait désagréable à regarder. fermez la parenthèse.

donc, disais-je, les effets spéciaux sont plutôt pas mal faits. mais, comme je dis toujours, les effets, ça n'effet pas tout (haha). le scénario est archi-convenu et sans aucune surprise (quitte à adapter le conte, autant apporter du neuf, non?), les acteurs jouent faux (mcgregor, que j'aime bien pourtant, ne se rend pas compte qu'il est ridicule à surjouer les fidèles du roi courageux et spirituels, hoult n'a en revanche aucun mal à jouer les benêts et on a par contre toutes les peines du monde à croire, comme le font tous les personnages, que tomlinson est une très jolie princesse), sans doute parce que les dialogues sont sans saveur, et il manque à l'ensemble une "dimension" (épique… émotionnelle… initiatique… que sais-je?).

alors je sais ce que vous allez me dire: tu n'es pas dans la cible! possible. mais, vous répondrai-je, j'ai vu des dessins animés, et pas plus tard que récemment (v. raiponce), que j'ai trouvés géniaux par leur intelligence et leur inventivité, sans être spécialement dans la cible.

quoi qu'il en soit, j'ai bien peur que ce film ne révolutionne pas l'histoire du cinéma et n'emporte davantage vos suffrages que les miens…

brèves de coulisses…
le film repose sur un conte très populaire anglais du début du 18ème siècle – jack et le haricot magique – qui a connu de nombreuses versions et adaptations. dans une version datant de 1890, jack se rend au marché à la demande de sa mère dans le but de vendre leur vache qui ne donne plus de lait. il rencontre un vieil homme qui la lui échange contre des haricots magiques. un soir, alors que jack dort, l'un d'eux se met à pousser, à tel point qu'il dépasse les nuages. à son réveil, jack décide de grimper et arrive dans une contrée où vit un ogre (qui mange des humains) et sa femme. accueilli, en l'absence de l'ogre, par l'épouse qui lui donne à manger, il leur dérobe un sac d'or. la deuxième fois, il dérobe une poule aux oeufs d'or. la troisième fois, jack vole la harpe d'or de l'ogre qui le poursuit jusque sur terre. mais, arrivé avant lui, jack abat la grande tige et l'ogre tombe. grâce à tout ce butin volé, jack vit très riche avec sa mère, finit par épouser une belle princesse et lui fait des enfants.

en somme, jack est un gros enculé de voleur sans scrupules. version qui ne sera pas reprise dans cette adaptation pour le cinéma, on se demande bien pourquoi.

bryan singer, dont c'est le 9ème long-métrage, nous avait habitués à beaucoup mieux, lui qui avait réalisé le génialissime usual suspects avec, au scénario, son ami d'enfance christopher mcquarrie, celui-là même qui signe l'adaptation de jack… mais voilà qu'après avoir filmé, en 1998, un élève doué sur un thème qui lui était cher (l'identité), il surprend son monde en fabriquant un blockbuster: x-men (2000). depuis, il semble s'être spécialisé dans les grosses productions puisque, de x-men 2 (2003) à walkyrie (2009, scénarisé par mcquarrie), en passant par superman returns (2006), il ne met en scène que des films à gros budgets. singer est également très actif dans la production, notamment dans les séries tv (dr house, dirty sexy money).

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