réal. bryan howard, nathan greno, scénario dan fogelman, int. (voix originales) mandy moore, zachary levy, dona murphy, ron perlman, (voix françaises) maeva méline, romain duris, isabelle adjani, pierre margot. 2010, 101′. 3,5 pouces.
le synopsis
une princesse ayant reçu du ciel le pouvoir de guérison grâce à ses cheveux, est enlevée bébé par une vilaine dame souhaitant…
… conserver sa jeunesse et enfermée dans une tour cachée du monde. mais la princesse, devenue jeune fille, n’a qu’une chose en tête: partir découvrir le monde et surtout voir au moins une fois la fête des lanternes organisée une fois par an par le roi en souvenir de sa fille disparue.
l’avis
vous me connaissez, j’adore l’animation, et sous toutes ses formes. et là, je dois dire que je me suis régalé. ce film est très sympa. généralement, ce sont les longs- (et les courts-)métrages réalisés sous la bannière pixar qui s’attribuent la palme des films brillants, mais je dois dire que, cette fois-ci, les studios disney ont fait fort. les personnages sont super-bien profilés (le cheval maximus nous arrache des larmes de rire, pascal le caméléon est drôlissime, même sans sourcils ni doigts, et la séquence dans la taverne le canard boîteux est hilarante). quant au scénario, il tient bien la route, à part peut-être une petite facilité lors de la séquence de la révélation à raiponce de sa véritable identité. sans compter des effets visuels assez hallucinants dans certaines séquences (mouvements de « caméra » à couper le souffle et utilisation, comme dans wall-e, de la profondeur de champ, comme dans un film en images réelles).
si vous n’avez pas vu ce 50ème film des studios disney, je vous le conseille très vivement.
petite comparaison entre le conte…
raiponce, rapunzel en allemand, est un conte des frères grimm, eh oui, encore eux, datant du début du 19ème siècle. c’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui vivent près d’un jardin somptueux habité par une sorcière et qui désirent plus que tout avoir un enfant. un jour, la femme est prise d’une envie irrésistible de manger de la raiponce. ça tombe bien, le jardin en est plein. l’homme s’y introduit et en cueille pour sa dulcinée qui finit par accoucher d’une fille. mais la sorcière la kidnappe, la nomme raiponce et l’emmène vivre cachée en se faisant passer pour sa mère. raiponce grandit et devient une jolie jeune fille aux longues tresses dorées. à ses 12 ans (bonjour la symbolique), sa « mère » l’enferme dans une tour avec pour toute issue une petite fenêtre pratiquée au sommet. à chaque fois que la sorcière veut entrer, elle crie à raiponce « raiponce, raiponce, lance-moi ta chevelure! ». la jeune fille défait alors ses tresses et laisse pendre ses cheveux par la fenêtre afin que sa mère s’y suspende pour monter jusqu’à elle. un jour un prince passant par là entend la voix de la jeune fille et tombe amoureux d’elle. il réussit à monter jusqu’en haut de la tour et lui avoue son amour. raiponce commet l’imprudence d’en parler à la sorcière qui, pour la punir, lui coupe les cheveux et l’abandonne dans le désert. puis elle pend les cheveux à la fenêtre pour tromper le prince et les coupe au moment où il atteint le sommet, ce qui le fait tomber dans les ronces en contre-bas et lui fait perdre la vue. il erre, aveugle, pendant des années, à la recherche de sa bien-aimée et finit par arriver dans le désert où raiponce vit désormais. il la reconnaît au son de sa voix et les voilà réunis. les larmes de la jeune femme coulent dans les yeux du prince qui recouvre la vue. puis ils repartent dans le royaume et y vivent heureux.
… et le film
les scénaristes de disney ont bien évidemment modifié quelques détails, pour certains pas assez magiques, pour d’autres trop dramatiques. ainsi raiponce est une princesse et flynn un brigand. il y a plus de magie dans le film que dans le conte: une larme de soleil, tombée sur terre, donne naissance à une fleur rarissime aux pouvoirs de guérison. d’abord convoitée, utilisée et cachée par une sorcière qui retrouve sa jeunesse grâce à elle, elle est découverte par les soldats du roi puis apportée au chevet de la reine qui, très malade, est sur le point d’accoucher. du coup, les vertus magiques de la plante sont transmises au bébé à naître. la jeune fille détient désormais le pouvoir de guérison par le biais de ses cheveux qui sont devenus exagérément longs. raiponce n’est pas abandonnée dans le désert mais est animée du désir de partir assister à la fête des lanternes. elle profite de l’absence de sa mère pour s’y rendre en compagnie du sympathique brigand… qui ne devient évidemment pas aveugle. et bien sûr, la dimension psychologique, voire psychanalytique, du conte est quelque peu occultée par un humour omniprésent qui fait de l’histoire une aventure légère et palpitante.