twixt

Twixt

réal. & scénario francis ford coppola, int. val kilmer, bruce dern, elle fanning, tom waits (narrateur). 2012, 89'. 3 pouces.

le synopsis
un écrivain has been spécialisé dans la sorcellerie arrive dans une petite ville pour promouvoir son dernier roman. alors qu'il s'apprête à partir, le shérif local…


… l'entraîne dans une histoire de meurtre non élucidé…

l'avis
bon, comment dire…?

il convient tout d'abord de rétablir une vérité. on a classé ce film dans le genre "horreur", ce qu'il n'est pas du tout. et ce ne sont pas les quelques rares effets de sang et de musique (on sait combien coppola est économe en la matière, parce qu'il a tout compris) qui vont me contredire. d'horreur, il n'a que le fond de l'histoire, au sens glauque du terme. perso, je rangerais twixt dans la catégorie des thrillers psychanalytiques. ce qui amène à mon deuxième point.

ce film est chiant. le rythme est lent, kilmer est horripilant avec sa queue de cheval et ses 30 kilos en trop (mais c'est exprès, vous allez me dire… je vous dirais, moi, que ses kilos ne datent pas d'hier – quel dommage – mais que c'est vrai qu'il est totalement crédible en has been, le talent sans forcer, en somme) et on ne parvient pas à éprouver la moindre empathie pour les victimes. voilà, peut-être que cette histoire d'un mec qui doit plonger dans son propre subconscient et affronter sa propre culpabilité pour démêler une énigme criminelle n'a pas su me toucher, avec ses séquences oniriques dans des forêts nocturnes et des rencontres avec des fantômes munis d'appareils dentaires qui ont l'apparence d'elle fanning… intellectuellement, on comprend car twixt est finalement l'histoire un peu autobiographique d'un réalisateur voulant exorciser la culpabilité qu'il ressentait face à la perte accidentelle de son fils. émotionnelement, c'est une autre paire de manches…

CELA DIT, coppola est un grand monsieur du cinéma et j'éprouve une très vive admiration à l'égard de son oeuvre et aussi de la manière qu'il a, à 73 ans, de se réinventer, de repartir à zéro, comme s'il débutait, de proposer des choses nouvelles après avoir à ce point marqué l'histoire du 7ème art. la tonalité gothique du film semble cependant ne pas être totalement nouvelle chez lui puisque dementia 13 (1963) et dracula (92) en étaient déjà empreints.

twixt est le deuxième (si je ne m'abuse) long-métrage, après tetro (2010, avec vincent gallo), marquant le retour de coppola à la réalisation, qui plus est dans le genre cinéma d'auteur.

ainsi créativité et remise en question participent-elles d'une vraie démarche artistique rendant l'homme et son travail éminemment intéressants. peu de cinéastes "installés" et reconnus savent ou veulent aller aussi loin dans le renouvellement, se "contentant" de parler de la même chose, même de façon différente (ce qui n'est déjà pas si mal, me direz-vous. ce à quoi je vous répondrai deux choses: 1. arrêtez de me couper la parole pour un oui un non, et 2. c'est vrai que c'est déjà pas si mal).

juste un mot sur le titre qui n'a bien sûr rien à voir avec une quelconque barre chocolatée: "twixt" est l'abréviation de "betwixt" qui signifie "entre deux", donc, en l'occurrence, entre deux mondes, entre deux états, entre deux vies…

<div id='blogvision'><br /><a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=187192.html&quot; target="_blank">Twixt</a></div>
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