die hard: belle journée pour mourir

Die hard belle journée pour mourir

réal. john moore, scénario skip woods, int. bruce willis, jai courtney, sebastian koch, mary elizabeth winstead, yuliya snigir, sergei kolesnikov. 2012, 96'. 3 pouces.

le synopsis
john mclane (willis) se rend en russie pour venir en aide à…


… son fils jack (courtney) qu'il n'a pas vu depuis un moment. mais il ignore que ce dernier est en fait un agent de la cia en mission pour empêcher un vol d'armes nucléaires.

l'avis
le concept se décline bien: un flic se trouve au mauvais moment au mauvais endroit. comme il ne faut pas trop le chatouiller, il s'énerve et montre de quel bois il se chauffe. et comme en plus il est coriace (die hard), il se défend jusqu'à ce que mort (pas la sienne, bien sûr) s'ensuive.

bon, autant le dire tout de suite, on n'est pas dans le registre cahiers du cinéma, le pop corn vole haut et la subtilité se la joue en rase-motte. en même temps, comme toujours, on est là pour ça car on aime (et quand je dis "on", ça veut dire "je") quand ça castagne dur avec des "héros" qui en ont dans le pantalon et qui ne crient pas façon garçon coiffeur au premier gros calibre venu. hein? non, je n'ai rien contre les garçons coiffeurs et oui, j'aime aussi le cinéma d'auteur. tu t'es déjà farci (sans jeu de mots) la quinzaine du cinéma iranien, toi? bon alors poupougne.

déjà le 4 donnait dans la surenchère, mais là, c'est carrément nucléaire… littéralement. à ce propos, vous remarquerez (car vous allez y aller) le jeu de mots (disons plutôt l'assonance) entre "tchernobyl" et "grenoble" (en anglais) que le dialoguiste (ah? il y avait un dialoguiste?) a dû trouver excellent (c'est vrai qu'il passe en anglais) et qui a effectivement provoqué l'hilarité de votre serviteur… mais pas pour les "bonnes" raisons. ah, les américains et la géographie.

willis commence à se faire vieux pour ce genre-là (mais pas autant que l'ex-musculeux autrichien qui vient, soit dit en passant, de se taper un bide monumental avec son dernier rempart qui marquait son grand come-back en solo). willis était très très bien (et je suis sérieux) dans des rôles à contre-emploi (la mort vous va si bien ou sixième sens). mais que voulez-vous, le rôle de john mclane lui a apporté gloire, amour et surtout pépettes, comment s'en débarrasser? aussi monsieur rempile, avec cette pointe d'auto-dérision forcée (tout le monde l'appelle papy) qui se voudrait second degré. il est vrai que l'homme n'est plus dans sa prime jeunesse (il aura 58 ans le 19 mars prochain) mais, et il y a derrière tout ça une vraie volonté, affichée ou non d'ailleurs, de montrer que les vieux sont encore bons à quelque chose arrivés à l'âge de la retraite. les exemples fourmillent dans le cinéma d'action contemporain d'outre-atlantique, le plus drôle étant RED avec helen mirren, john malkovich, morgan freeman et… bruce willis. signe de temps qui nous demandent d'en faire toujours plus pour toujours moins, de nous plier à des exigences de ouf alors qu'on aimerait bien se reposer un tout petit peu sur nos acquis… si le procédé ne dupe personne (même s'il part d'un bon sentiment), il devrait malheureusement se généraliser à l'avenir, mais seulement au cinéma malheureusement. ici, on offre quand même au héros une "élégante" porte de sortie: la relève, en la personne de son fils.

abrégeons, le sujet n'est pas assez sexy pour que l'on s'y étende. die hard 5 est moins drôle que expendables 2 mais bien moins con que taken 2, pour vous mesdames qui auraient vu les deux.

à noter la présence de mary elizabeth winstead en fille de mclane, que l'on avait vue dans abraham lincoln chasseur de vampires et dans le remake inutile de the thing. à noter surtout le titre français qui ne veut rien dire quand on sait que l'anglais – a good day to die hard -, jouant évidemment sur les mots, en l'occurrence les adjectifs, signifie en gros "belle journée pour être coriace", donc "mauvaise journée pour mourir". joli contre-sens. et ne venez pas me dire qu'il est ironique ou je sors mon revolver.

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