réal. genndy tartakovsky, scénario, robert smigel, peter baynham, int. adam sandler, andy samberg, selena gomez, kevin james, fran drescher, steve buscemi, molly shannon, david spade. 2012, 90′. 3 pouces.
le synopsis
le comte dracula (sandler) a construit l’hôtel transylvanie à l’abri du monde extérieur et surtout…
… de la méchanceté des hommes pour que les monstres du monde entier puissent s’y reposer tranquille. pour les 118 ans de sa fille mavis (gomez), il organise une fête « monstre ». tout se passe bien jusqu’à ce qu’un humain débarque par hasard dans l’hôtel…
l’avis
l’animation lorgne très clairement du côté de tex avery, avec des accélérations-surprise de mouvements (que le maître avait inventées dans les années 40 en réduisant, technique d’animation traditionnelle oblige, le nombre « normal » d’images – 25 par seconde) censées accentuer les effets comiques.
ici, le film regorge de bonnes idées et de références cinématographiques (personnages obligent). et même si l’humour est parfois un peu pipi-caca (il est vrai que le film s’adresse à un public jeune), il reste supportable pour un public adulte. les personnages sont volontairement traités de manière très loufoque, ce qui les rend forcément sympathiques, avec des voix forçant le trait cartoon, comme il se doit dans une comédie de ce type. et ça fonctionne plutôt pas mal.
la relation père-fille fonctionne bien, avec d’un côté un père devenu ultra-protecteur, limite possessif, après la mort de son
épouse, touchant en papa-gâteau (gâteux), quand on sait combien il
peut être un redoutable prédateur (il en donne un bref aperçu quand il
s’énerve), et de l’autre une petite fille devenue jolie jeune fille (118 ans), avec le besoin d’indépendance qu’un tel âge entraîne forcément, rebelle juste ce qu’il faut mais bonne fille quand même.
le personnage du maître des lieux (drac) fait parfois rire, terrifié qu’il est à l’idée de laisser sa fille chérie partir à la découverte du vaste monde (ou serait-ce la peur de se retrouver seul?), mais aussi horrifié à l’idée de laisser entrer un humain dans son hôtel.
car, au-delà des conflits transgénérationnels finalement bien humains et qui ne sont qu’un prétexte scénaristique, tout le message du film est là: la peur de l’autre, forcément différent, reposant sur ce qui se révélera être en fin de com(p)te un énorme malentendu.
tout ça fonctionne très bien, mais curieusement la mayonnaise ne prend qu’à moitié. étais-je trop vieux pour en apprécier toutes les saveurs? sans (aucun) doute. toujours est-il que les dizaines de gosses qui assistaient la bouche pleine à la séance n’étaient pas non plus écroulés de rire…