les mondes de ralph


réal. rich moore, scénario phil johnston, int. john c. reilly, sarah silverman, jack mcbrayer (VO), françois-xavier demaison, dorothée pousséo, donald reignoux (VF). 2012, 101′. 4 pouces.

le synopsis
dans un jeu d’arcade, ralph la casse est un méchant qui démolit tout, tandis que félix fixe répare tout derrière lui et ramasse tous les lauriers. mais le soir venu, …


… ralph rêve de gloire…

l’avis
vachement bien! le scénario sort un peu des sentiers (re)battus, le traitement est parfait et les clins d’oeil très à propos. mesdames et messieurs, nous sommes en présence d’un petit bijou de l’animation (surprenant d’ailleurs qu’il ne soit pas signé pixar).

or donc, il était une fois ralph, un gros balèze qui en avait marre d’être mal aimé et surtout de n’être pas reconnu pour ce qu’il est. car il faut savoir que son action destructrice (dans le jeu) est immédiatement réparée par félix fixe qui, bien sûr, fait inévitablement figure de sauveur et ramasse tous les lauriers. eh oui, on a beau être une brute, on n’en est pas moins homme, avec sa sensibilité et sa susceptibilité. ralph suit donc une thérapie de groupe pour méchants (façon alcooliques anonymes) dans le but de surmonter sa frustration. il y côtoie bowser, l’ennemi juré de mario, le mangeur de pacman, un zombie, satin (« pas satan, je préfère ») et consorts. ce qui lui donne le courage de décider qu’il mérite lui aussi une médaille, quitte à aller voir dans d’autres jeux s’il ne pourrait pas par hasard en obtenir une. il atterrit dans sugar rush, un jeu de course de voitures fait entièrement de sucreries, où
il rencontre vanellope von schweetz, une petite fille qui aimerait plus que tout gagner une course.

bon, je ne vais pas tout vous raconter, si?

le scénario s’articule autour de la notion de la reconnaissance par le travail, le courage et le talent avec, à la clé, une histoire d’amitié surprenante et deux ou trois twists sympa. le traitement, lui, se situe dans la droite ligne de toy story et de tron, à savoir que les protagonistes des mondes de
ralph
, personnages de jeu vidéo, ont une « vie » après le « travail » (entendez quand l’arcade est fermée, que les hommes ne jouent plus et que les
jeux sont éteints). et les auteurs de nous entraîner dans l’envers du décor, derrière l’écran, le monde « réel » des jeux où chaque personnage, qu’il soit
principal ou secondaire, est doué d’intelligence et interagit avec les autres. mieux, tous les jeux sont reliés entre eux par les prises électriques. il
suffit aux personnages de s’installer dans une navette, de voyager par le câble (branché à une prise multiple) pour atterrir dans ladite prise qui a des
allures de gare centrale où des centaines de personnages transitent pour se rendre à leur « travail ». brillant.

et les références vont bien évidemment bon train. on reconnaît certaines icônes du jeu vidéo des années 1980-1990, tels pacman, sonic et les deux principaux combattants de street fighter, entre autres. on en identifie d’autres sans toutefois pouvoir les nommer. il faut dire que pas mal de jeux présents dans le film n’ont jamais existé en tant que tels mais s’inspirent de grands succès de l’époque. tout au long de la projection, on passe son temps à fouiller dans sa mémoire en se demandant si on a joué à tel ou tel jeu. c’est le cas de celui qui sert de point de départ au film – felix fix-it, où « travaille » ralph – et qui puise son principe dans les célèbres donkey kong (le personnage de ralph était un gorille à l’origine), super mario bros. et rampage. tous les jeux du film sont des jeux nintendo et datent pour la grande majorité des années ’80. à noter un grand absent, mario, simplement parce que les créateurs n’ont pas réussi à lui trouver une place intéressante dans cette histoire.

les références ne s’arrêtent évidemment pas là puisqu’elles visent d’autres films, jurassic park, alien et tron en tête.

faut-il regretter que les auteurs aient cantonné l’histoire à trois univers différents et n’aient pas exploité davantage l’idée de passer d’un jeu à l’autre? je ne pense pas, le message et l’action en auraient certainement été dilués. en outre, il y a fort à parier qu’ils n’ont pas voulu griller toutes leurs cartouches pour nous préparer une suite, voire une saga, en fonction du succès de cet épisode-ci.

intelligent et sensible, à voir absolument…

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