réal. alejandro gonzález inárritu, scénario armando bo, nicolás giacobone, alejandro gonzález inárritu, int. javier bardem, maricel álvarez, eduard fernández. 2010, 138'. 3,5 pouces.
le synopsis
un homme se bat contre son quotidien qui le mine, contre sa femme qui déconne et contre le cancer qui le ronge pour…
… aimer et pardonner, envers et contre tout…
l'avis
sombre par la misère qu'il décrit mais lumineux par l'humanité qu'il renferme, crépusculaire et oppressant, magnifiquement mais sobrement interprété par un javier bardem décidément grand, voilà en quelques mots la manière dont j'ai "reçu" biutiful.
le cinéma d'inárritu est un cinéma grave et âpre, qui réfléchit, pose des questions, sans aucune complaisance, sans aucune concession, un cinéma qui surprend, toujours, indifférent à la médiocrité et au déjà vu.
si cette fois le réalisateur mexicain de 49 ans s'écarte du thème de ses trois films précédents – amours chiennes, 21 grammes et babel -, à savoir le destin croisé de plusieurs personnages, il aborde dans son 4ème long-métrage, hautement recommandable (même si sa forme, malgré tout, vous entraîne vers un malaise et une mélancolie tenaces), deux de ses thèmes récurrents: la paternité, vue sous tous les angles, et la perte. le réalisateur avoue sa peur de perdre son père, mais aussi de devenir père ("au moment précis où vous devenez votre père et que vos enfants deviennent vous…").
indispensable…
brèves de coulisses…
l'idée du film est née d'une émotion, ressentie à l'écoute d'un concerto pour piano de maurice ravel. inárritu n'aurait pas fait ce film si bardem avait refusé ce rôle. le réalisateur et l'acteur, qui n'avaient jamais travaillé ensemble, se sont révélés complémentaires dans leur exigence obsessionnelle. coscénariste, le réalisateur a écrit une bible pour chaque personnage, afin que chacun ait une raison d'être et que les acteurs comprennent d'où venaient les personnages qu'ils incarnaient. également compositeur, il a écrit la musique avec des idées précises en tête: atteindre le pays des souvenirs, des désirs, des rêves, de la suggestion, mais aussi de la logique et de la réalité subjective de la lumière et des images. javier bardem a été récompensé du prix d'interprétation masculine à cannes en 2010 pour ce rôle, ex aequo avec elio germano (la nostra vita).
bande-annonce…