taken 2

Taken 2

réal. olivier megaton, scénario luc besson, int. liam neeson, maggie grace, famke janssen, rade serbedzija, alain figlarz, luke grimes. 2012, 98'. 1,5 pouce

le synopsis
il y a un an (mais si, souvenez-vous), l'ex-agent de la cia bryan mills (neeson) parvenait à…


… arracher sa fille kim (grace) des mains d'un gang mafieux qui la destinait à un réseau international de prostitution. un an plus tard (donc), le chef du gang (serbedzija) réclame vengeance. et cette fois-ci, c'est après lui qu'ils en ont…

l'avis
ça faisait longtemps que je n'avais ri autant durant une projection. pour un film qui n'est pas une comédie, s'entend. alors disons-le tout de go: taken 2 est tout pourri. mais vraiment.

si le premier opus (il y a un an, mais si souvenez-vous) laissait augurer du pas trop mauvais grâce à une caractérisation encore assez crédible (l'ex-agent vachement méticuleux, super-entraîné malgré ses 60 balais et donc hypra-efficace, la cia c'est pas d'la gnognotte), le second (espérons que ce sera "second" et pas "deuxième") en fait des caisses en le faisant passer pour steven seagal à la sauce 21ème siècle.

bon, je vous raconte le film car vous n'irez pas le voir (non, n'y allez pas) de toute manière.

c'est une histoire de vengeance (v'là aut' chose). le méchant (serbedzija, qui est au cinéma un professionnel de la méchanceté), décide de venger la mort de ses fils et des membres de son clan (genre "je veux qu'ils aient mal") alors qu'il est vachement de mauvaise foi, le gars, vu que c'est lui qui a commencé en enlevant la fille (notamment) de mills (neeson, suivez un peu, sinon on ne va pas y arriver). donc il attend tranquillement que sa femme (janssen) et sa fille viennent le rejoindre à istanbul, où il avait une mission, pour les enlever tous les trois et leur faire subir des choses que même moi ne puis imaginer tellement c'est atroce. donc il y parvient (sans la fille qui, elle, s'est cachée dans l'armoire). et pendant le trajet, mills, en type qui sait garder son sang-froid même avec un sac sur la tête, compte les secondes et les virages, entend une cloche sonner, un chien aboyer, un musicien jouer. arrivé dans le lieu de toutes les tortures, il est abandonné avec sa femme (suspendue tête en bas façon shibari, mais avec des chaînes) dans une sorte de cave, à genoux bras en l'air, les poignets attachés à un gros tuyau. mais comme il s'attendait à un truc du genre, il avait planqué dans sa chaussette (droite, je crois), une sorte d'ipod shuffle qui est en fait un téléphone (ben c'est un ex-agent, il a du matos, le gars).

c'est LÀ que le film commence, comme dit mon papa, et qu'un sourire point déjà sur nos lèvres aguerries à ce genre de développement, vu que des scénarios comme celui-là, on en écrit tous les matins.

tenez-vous bien (tenez-vous mieux, s'il vous plaît): avec son téléshuffle, il appelle sa fille en prenant tout son temps pour lui demander de tracer des ronds sur une carte en fonction des indications qu'il a mémorisées sur le chemin de son enlèvement. puis de jeter une grenade (!) sur un toit pour lui permettre, grâce à la déflagration, de mesurer la distance qui la sépare de lui. hmmm pas con, le vieux. sauf que jeter une grenade en plein istanbul ne doit pas rester sans conséquence. que nenni, et vive la magie du cinéma: quelques têtes se lèvent mais rien ne se passe et la fille poursuit son investigation en se rapprochant de son père qui, pendant ce temps, s'est libéré et a préparé un feu (!!) dans la cave pour indiquer à sa fille, grâce à la fumée, où il se trouve exactement. pourquoi? mais c'est évident: pour qu'elle lui jette, par la cheminée, un pistolet, pardi (!!!). mort de rire. mais pas aussi mort que les gars qu'il trouve sur son chemin et qu'il abat froidement, comme un assassin, pour progresser inexorablement vers un dénouement qu'on attend déjà avec impatience.

à ce stade de l'histoire (…), il faut vous dire que la route de notre "héros" est parsemée de brancaillons qui sont soit toujours pris par surprise soit ne savent pas se battre. du coup, si j'ose dire, il lui suffit d'une mandale ou d'une petite balle d'automatique pour s'en débarrasser.

entre-temps, la fille a volé un taxi (!!!!) pour s'enfuir avec son père. ah oui, et j'ai oublié de vous dire un détail capital pour la suite: elle n'a pas encore son permis. si si je vous jure, elle l'a même passé deux fois, mais rien n'y fait, elle est nulle. donc, au volant du taxi volé, elle attend que son paternel sorte à la recherche du chef de gang. et ça tombe bien: il sort.

s'ensuit ensuite (je sais, c'est une redondance, mais elle n'est pas plus dommageable au regard que ce film, croyez-moi) une course-poursuite (obligatoire dans tout film d'action qui se respecte) dans laquelle le père canarde et la fille conduit (!!!!!). si si je vous jure, genre "tu sais tirer? non? bon alors conduis!" mort de rire. et la gamine se lance, un peu effrayée quand même, pour faire plus vrai, à tombeau ouvert dans les rues (très étroites pour faire plus suspense) d'istanbul, avec maints accrochages et moults dérapages (vachement) contrôlés. et le père, tout en rechargeant, de hurler à sa fille: "accélère!" la voiture atterrira (littéralement) à grands fracas dans l'enceinte de l'ambassade américaine, non sans avoir essuyé les tirs nourris des soldats croyant vivre une attaque terroriste. ben surtout depuis quelque temps, avec les islamistes radicaux qui s'en prennent aux ambassades, etc. on peut les comprendre. mais, ô magie du cinéma, mills, sans sortir de la voiture arrêtée (que personne d'ailleurs ne semble approcher ni canarder ni détruire), téléphonera avec son shufflephone à un ami diplomate (leland orser, le technicien meurtrier de bone collector, qui est en train de jouer au golf à l'autre bout de la terre, bonjour l'image des diplomates et autres politiciens américains qui glandent alors que ça chie au moyen-orient) de prévenir l'ambassade de les laisser sortir de la voiture.

troisième magie du cinéma, le plan d'après, on voit mills refaire à pied le chemin de son enlèvement pour aller chercher sa femme restée en mains félones. et, dans notre immense admiration pour ce grand professionnel, on se dit qu'il a bien fait de tout noter mentalement tout à l'heure avec son sac sur la tête. et en effet, en quelques minutes (oui, il faut vous dire aussi que tout se passe dans la même journée (!!!!!!!)), il retrouve la planque du chef de gang. une maison censée être cossue dans une ruelle où l'épouse commence à se faire malmener par le tortionnaire maison (figlarz) qui, dans son grand sadisme, armé d'une paire de ciseaux, découpe les bretelles de la belle. et là on se prend à espérer voir un téton ou deux, histoire de se détendre de toute cette insupportable tension. mais des clous, le propos n'est pas à l'érotisme de pacotille et janssen n'était sans doute pas assez payée. restons sérieux, allons. donc hop, ni une ni deux, mills maîtrise le mec à l'entrée, mais aussi les trois mecs qui glandaient en regardant la télé, puis deux autres, pourtant armés de sulfateuses.

et c'est là que j'ai été pris d'un fou rire que j'ai eu du mal à réprimer. pas tant à cause de la scène (les mecs tirent à hauteur d'homme et se font, bien sûr, quand même avoir) mais parce que c'était simplement trop. trop de médiocrité qui se prend au sérieux. et neeson n'y est pour rien, le pauvre homme se débattant avec son talent pour tirer son épingle d'un scénario à deux balles écrit avec les genoux sur une nappe de bistrot à l'heure où l'on engloutit un plat du jour avant de repartir au turbin.

mais devinez quoi? mills récupère sa femme (jamais o grand jamais, on n'aurait deviné) des mains du tortionnaire, alias le français alain figlarz, spécialiste en arts martiaux (donc autrement plus balèze que neeson dans la vraie vie), responsable des cascades et scènes de combat de films comme la mémoire dans la peau, babylon a.d. ou nid de guêpes. mais mills le tue en une minute chrono. puis il tue (mais il ne voulait pas, c'est l'autre qui était méchant) le chef du gang et s'en va (un mois plus tard, il y a une ellipse) prendre une bonne glace au chocolat au bord de l'océan avec son ex-femme (qui sait s'ils ne vont pas se remettre ensemble dans taken 3, j'ai hâte), sa fille et… le petit ami de celle-ci, jamie (qui a dit "super!") (grimes), que mills finit par accepter. ah oui, je ne vous ai pas raconté parce que ça n'a aucun intérêt. et tout se termine dans les rires hahaha.

je tiens ici à exprimer ma gratitude envers orange ciné day pour sa promo "deux billets un gratuit tous les mardis". car franchement, ça m'aurait fait mal où vous imaginez de débourser 38 francs pour cette daube. et ne dites pas que vous n'étiez pas prévenus…

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