réal. simon west, int. sylvester stallone, jason statham, yu nan, jet li, dolph lundgren, terry crews, randy couture, liam hemsworth, jean-claude van damme, scott adkins, bruce willis, chuck norris, arnold schwarzenegger. 2012, 102'. 3,5 pouces.
le synopsis
après une mission facile au népal où ils ont semé le chaos pour délivrer un…
… richissime homme d'affaires chinois, les expendables reprennent du service pour arrêter un cinglé (van damme) qui va voler 5 tonnes de plutonium et menacer l'équilibre des forces mondiales.
l'avis
mort de rire, mais dans le bon sens du terme. stallone, qui cosigne le scénario, ne fait pas dans la dentelle (mais l'a-t-il jamais fait?). testostérone et veines d'extraterrestres (les bodybuilders apprécieront) à tous les plans, scénario équarri à la hache, castagnes à gogo et gunfights en veux-tu en voilà: comme disait un journaliste, sa cinéphilie, il faut s'asseoir dessus en l'occurrence. j'ajouterais qu'il faut également laisser au vestiaire tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la subtilité. rectification: appeler le méchant jean vilain et confier le rôle à jean-claude van damme, ça tient presque du génie. un van damme qui, soit dit en passant, parle toujours aussi mal après des décennies passées en amérique, ya des mecs pas doués…
mais on s'en fout, on vient pour en voir, de la chair à canons façon agence tous risques, on vient pour assister à de mémorables corrections de méchants façon YES!!!, on vient pour participer au chaos façon guerre mondiale. et on se surprend à rigoler grave, tellement c'est énorme, tellement c'est exagéré. ils se sont complètement lâchés dans une surenchère de bruit et de fureur sur fond de j't'emmerde (témoins les explosions de sang genre house of the dead à chaque fois qu'un mec se fait canarder)!! voilà du cinéma pop corn parfumé à la dynamite. on en redemande – enfin, nous les mecs, car je doute que la gent féminine dans sa vaste majorité apprécie ce genre de débordements – parce que ça fonctionne bien. et pourquoi? parce qu'au coeur de l'action, il y a un gag, une réplique, une référence, un truc cinoche qui surprend et fait marrer. notamment les dialogues de schwarzenegger, avec sa coupe de cheveux à la grenade, qui en fait des caisses dans la sobriété, et qui n'a pas pu s'empêcher d'en rajouter avec des "i'm back!", le cigare planté entre les gencives. il nous aurait presque manqué, celui-là, absent du grand écran qu'il a été pendant quelques années pour cause de carrière politique (un peu terminée en eau de boudin, d'ailleurs). dialogues très convenus et très appuyés, donc, débités de surcroît avec un accent toujours aussi prononcé, si j'ose dire (ya décidément des mecs pas doués), notamment vers la fin, lors d'une scène avec bruce willis:
– schwarzenegger (en se levant pour aller chercher des munitions): i'll be back!
– willis (également à court de munitions): you've been back enough already, i'll be back!
– schwarzenegger (le regardant partir): yipee kaï yé!
gros clin d'oeil aux amateurs du genre. c'est à celui qui devancera l'autre pour faire son come-back dans le film d'action. cela dit, l'entreprise est d'autant plus sympathique que, comme le dit le personnage qu'interprète (et le mot est faible) schwarzie, une grande partie des personnages (et acteurs, du même coup) appartiennent au musée, au premier rang desquels un certain chuck norris, tellement lifté qu'on ne dirait pas qu'il a 72 ans, et qui fait ici son grand retour (après avoir mis un terme à sa carrière en 2005) avec des apparitions hilarantes ponctuées chacune par le sifflement du bon, la brute et le truand.
ce qu'il y a de sympa dans ce film, c'est que les auteurs et acteurs sont conscients que s'ils veulent encore cartonner dans ce genre, ils ne doivent absolument pas (plus) se prendre au sérieux. comme l'avait fait eastwood il y a 12 ans, mais dans un registre un poil plus subtil tout de même, dans space cowboys.
bien sûr, expendables 2 ne restera sans doute pas dans les mémoires, mais on s'en fout totalement car en attendant, on s'en sera payé une bonne tranche. jubilatoire et vivement conseillé – même à ces dames – pour se dérider un brin.
brèves de coulisses…
le premier opus offrait déjà une belle brochette de stars de films d'action, le second semble résolu à passer la vitesse supérieure en recrutant de nouvelles têtes prêtes, si j'ose dire, à botter des fesses. c'est le cas de van damme, adkins, norris, nan et hemsworth. quant à willis et schwarzenegger, qui faisaient une brève apparition dans le premier, ils se voient confier un rôle un peu plus important dans cet épisode.
outre la nouvelle-orléans et hong-kong, le film a été tourné en grande partie en bulgarie chez nu image, anciens studios de l'ère soviétique rachetés par une société américaine (nu image, donc) en 2006, rénovés de fond en comble et offrant de nouveau à toutes sortes de productions cinématographiques cadre propice et "prix attractifs", comme ils disent dans les pubs suisses (ce qui a pour effet de m'irriter au plus haut point, mais je m'égare).
un pont a été construit pour les besoins du film au nord du pays qui fut par la suite offert à la population locale en guise de remerciements pour son accueil chaleureux. la production a également utilisé, dans la même région, les grottes impressionnantes de devetachkata (je sais, je me la pète), impossibles à dupliquer en studio tellement elles sont grandes ("si grandes qu'on peut y faire voler un avion, ce que nous avons fait", dixit le commandant sylvestre).
la volonté de réaliser expendables – unité spéciale est venue à sylvester stallone en réaction aux films de super-héros. il voulait proposer une vision selon lui plus réaliste, car plus humaine, de l'héroïsme. liam hemsworth (billy) est le petit frère de chris hemsworth qui interprète un super-héros, justement: thor. schwarzenegger a profité de sa présence en bulgarie pour tourner un autre film sur place – the last stand – qui sortira en 2013. doit-on s'en réjouir…? la réponse sur grand écran, forcément.