the dark knight rises

The dark knight rises

réal. christopher nolan, scénario christopher et jonathan nolan, d'après l'oeuvre de bob kane, int. christian bale, michael caine, gary oldman, tom hardy, anne hathaway, morgan freeman, joseph gordon-levitt, marion cotillard, matthew modine, liam neeson. 2012, 164'. 3,5 pouces.

le synopsis
batman/bruce wayne (bale) a disparu voici 8 ans, s'accusant de la mort de harvey dent (aaron eckhart) et de sa petite amie rachel (maggie gyllenhaal). mais, …


… grâce à l'ex-procureur-adjoint et à ses mesures mises en place avant sa mort, la criminalité à gotham city a diminué de manière spectaculaire. jusqu'au jour où un terroriste masqué du nom de bane (hardy) vient semer le chaos, prétendant rendre le pouvoir au peuple…

l'avis
calme, la première partie du film pose les règles, justifie l'histoire, amène une seconde partie évidemment davantage tournée vers l'action. 2h44, ça paraît long sur le papier, mais quand c'est bien écrit, ça passe tout seul. c'est le cas ici, le scénario étant moins intello que the dark knight (nolan, 2008). s'il est un poil plus linéaire, il réserve toutefois une ou deux surprises çà et là, notamment le petit twist de la fin, que je défie quiconque de voir venir avant qu'il n'arrive.

nolan poursuit donc son entreprise de construction d'un bruce wayne complexe, loin des pacotilles qu'on a pu voir par le passé, achevant de rendre le personnage plus "sérieux", plus "convaincant", plus "adulte". on le découvre ici seul, affaibli, toujours aussi torturé (n'oublions pas que le personnage de batman est né d'une profonde fêlure dans la tête d'un petit garçon, d'une volonté de vengeance), se séparant même, dans cet épisode, d'alfred, son incontournable majordome (caine), et forcé de revenir sous les feux des projecteurs avec l'arrivée d'un nouveau (très très) méchant, davantage enfanté par mad max que par dc comics. batwayne sera-t-il à la hauteur du défi? bien sûr que oui (s'il s'en trouvait encore pour en douter)!! non sans avoir morflé grave au passage, car comme dit l'adage, revu et déformé par l'auteur de ces lignes: "no bloody pain no fucking gain". blague à part, nolan a réussi en trois films à créer une nouvelle mythologie autour d'un personnage autrefois un rien ridicule avec ses petites (ou grandes, selon les versions) oreilles, en le transformant en héros crédible. on peut ne pas aimer le bruit et la fureur des histoires que nolan raconte, mais on ne peut pas lui enlever le mérite de son entreprise, dont il s'acquitte du reste avec grand talent (sans compter, mais cela revêt une importance moindre à mes yeux, le succès de son 2ème épisode, notamment, longtemps resté dans le top 10 des plus gros succès de tous les temps: 3ème place au box-office américain derrière avatar et titanic, et plus d'un milliard de dollars de recettes au box-office mondial).

côté look général, deux mots sur la ville. hier, gotham ressemblait comme deux gouttes d'eau à chicago. cette fois, elle a de furieuses allures de manhattan, la trump tower servant de décor au siège de wayne enterprises (soit dit en passant, l'immeuble du chicago board of trade va servir quant à lui de décor au prochain superman). et ça ne gêne personne. tout ce qu'on peut dire, c'est que, autant burton s'était donné du mal pour situer son histoire dans une ville phantasmée, ce qui la rendait fidèle à la bd, autant nolan prend le parti, en s'éloignant de l'univers de la bd depuis le premier volet, de forcer le spectateur à s'ancrer dans une réalité qu'il connaît et à laquelle il peut s'identifier, ce qui rend, à mon sens, son histoire autrement impactante car "possible".

de plus, le réalisateur continue de casser les codes: là où dans d'autres adaptations (celles de tim burton par exemple, mais pas seulement) les scènes d'action se déroulaient surtout la nuit, perpétuant ainsi l'atmosphère gothique des aventures du héros, tout, dans les siennes, se passe au grand jour, preuve, comme hitchcock l'avait démontré dans la mort aux trousses (1959), qu'on peut inventer d'autres règles sans nuire à la tension dramatique.

comme les deux précédents épisodes, the dark knight rises est donc un film à voir, d'abord pour se forger un point de vue "adulte" sur un personnage majeur du roman graphique contemporain, ensuite parce que la trilogie de nolan est une oeuvre importante qui a déjà marqué le genre (et les esprits) de son empreinte.

cela étant dit, il me faut absolument un batpod (la moto de batman): avec sa manière fabuleuse d'éviter un obstacle ou accessoirement échapper aux poursuivants, grâce à ses roues qui tournent sur un axe latéral, ce serait du plus bel effet dans certaines rues de genève.

brèves de coulisses…
cotillard était enceinte lors de l'écriture du scénario. le réalisateur a donc aménagé son planning de production pour qu'elle puisse participer à l'aventure. après son accouchement, l'actrice a d'ailleurs alterné prises et têtées. puis, malgré son contrat qui lui interdisait de quitter le tournage, elle aurait tout de même fait une infidélité à nolan en s'éclipsant quelques semaines pour aller tourner avec audiard de rouille et d'os (on se demande comment elle a fait). tom hardy (bane, le grand méchant) et elle se retrouvent ici puisqu'ils étaient déjà à l'affiche d'inception, du même nolan, il y a 2 ans à peine. à ce sujet, ne cherchez pas, impossible de reconnaître l'acteur, abonné aux transformations physiques pour ses rôles, sous cet étrange masque qui permet au personnage de respirer – un peu à la dark vador – et d'amplifier sa voix de manière impressionnante. cotillard n'en est pas à sa première production outre-atlantique mais son jeu semble curieusement frappé d'apathie, loin de ce à quoi elle nous a habitués dans les longs-métrages français. est-ce parce qu'elle joue dans une langue étrangère ou parce que les rôles qu'on lui confie sont toujours un peu les mêmes? sans doute un peu des deux. heureusement qu'il y a des de rouille et d'os entre deux blockbusters américains pour nous rappeler qu'elle est une bonne comédienne. comme si nolan avait voulu réunir tout le monde une dernière fois pour conclure sa trilogie (car ce long-métrage en marque bien la fin, dixit notamment christian bale), on retrouve quelques têtes connues dans cet épisode, tels liam neeson – alias ra's al ghul – qui fait une micro-apparition ou cillian murphy, qui s'était distingué en dr jonathan crane – alias l'épouvantail – dans l'épisode 2, et qui tient ici, pour une raison qu'on peine à comprendre, le mini-rôle du juge du tribunal populaire. on aperçoit même desmond harrington – alias l'inspecteur joey quinn dans dexter – qui interprète le nano-rôle du flic qui donne l'ordre de faire sauter le pont à la fin. à noter la présence/performance physique d'anne hathaway qui est la 8ème actrice à endosser les frusques et les petits oreilles de catwoman, qui en pince naturellement pour la chauve-souris en latex et se révèle finalement être une alliée non négligeable.

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