transformers 3: la face cachée de la lune

Transformers 3

réal. michael bay, int. shia labeouf, rosie huntington-whiteley, patrick dempsey, josh duhamel, tyrese gibson, john turturro, frances mcdormand, john malkovich, kevin dunn, julie white. 2011, 155'. 2,5 pouces.

le synopsis
la guerre entre les autobots et les decepticons n'est pas finie et les terriens sont encore pris entre deux feux.


l'avis
bon, que dire d'intelligent sur un film comme celui-là? euh, pas grand-chose.

tout au plus, un peu d'admiration pour tout le travail de post-prod effectué sur chaque robot. les séquences sur la lune sont sympa et une telle maîtrise est assez hallucinante. surtout en 3d. cela dit, bay et ses équipes, aussi en prod qu'en post-prod, sont plus qu'aguerris à ce genre d'exercice. à tel point qu'on a vraiment l'impression qu'ils ont voulu relever tous les défis techniques figurant dans leur catalogue.

brainstorming…

– et si on faisait sauter des gars du haut d'un immeuble, tu sais, le genre impossible mais pas grave car toujours spectaculaire, avec la moitié du bâtiment qui est appuyé sur celui d'à côté??
– ah ouais, genre armaggedon, avec la pluie de météores qui trouent certains gratte-ciels de manhattan sans les faire s'écrouler? complète le second.
– oui voilà, s'impatiente le premier, s'apercevant que le second est vachement plus cultivé qu'il n'en a l'air. ben les gars, tu les fais sauter du haut de l'immeuble avec des combinaisons ailées, poursuit-il.
– ah ouais, cool, mais on les suit en caméra subjective – tu vois, genre star trek, quand ils tombent sur la plate-forme depuis le vaisseau -, mais en mieux!!, renchérit le second.
– ouais, ça va être dur de faire mieux que star trek. ou alors on ajoute en arrière-plan le gros méchant decepticon, comment ki s'appelle déjà l'autre, là, le gros vers qui bouffe tout!
– je sais jamais mais oky doky, j'ai compris! mais, eh, attends… (réflexion intense) ……………………….. (intense je vous dis)… j'en ai une autre: une scène sur une portion d'autoroute, tu sais, genre matrix 3, où les decepticons-robots poursuivraient les autobots-voitures en donnant des baffes aux voitures "normales" (avec le geste des guillemets) pour les retourner comme des crêpes.
– cooool!
– hé, au fait, ça te dirait de donner à l'un des decepticons le look predator?, dit le deuxième à un troisième gars qui passait par là, sûr d'être à la fois très cultivé et très pertinent.
– ouais, mais ça va se remarquer qu'on a pompé, dit ledit troisième.
– mais non, c'est un hommage!
– ah okokok…
– bon les gars, vous en êtes où dans le scénar? dit le producteur en déboulant dans la war room.
– ben on n'a pas avancé, patron, par contre, on a des tas de scènes super-choc, sans liens entre elles pour l'instant, mais ça va marcher, disent en choeur les deux ptits gars des effets space.
– ça me va, tant que c'est spectaculaire…, temporise le producteur.
etc.

vous l'aurez compris, malgré le bruit, la fureur et la spectacularité qui en mettent tellement plein les mirettes que c'en devient épuisant, le film est d'une platitude qui n'est pas sans rappeler les plus pages de philippe solers, comme disait desproges. le scénario a de nouveau été écrit par un ado prépubère de 13 ans 1/2, tout le monde se fout éperdument des enjeux de cette guerre intergalactico-robotico à la goldorak, à part les ados prépubères de 13 ans 1/2 (le pire, c'est que ça fait 300'000 entrées le premier jour, et le surpire, c'est que j'en fais partie), la pétasse de service (huntington-machin), comme dab dans les films de bay, se la joue "ha, regardez comme je fais l'actrice et comme je suis beeeeelle", avec ses lèvres en rebord de chiottes, oubliant qu'il y en a des centaines beaucoup plus talentueuses et beaucoup plus jolies qu'elle (et je ne parle ici ni de cul ni de nichons, je veux parler de présence, de regard, de charme, bref tout ce que n'a pas cette potiche, pourtant égérie de la marque de lingerie victoria's secret), labeouf (sérieux, comment peut-on faire carrière en s'appelant "chia la bouffe"?) se la raconte grave dans son rôle de faux loser qui sauve l'humanité, mais répète les mêmes tics de film en film en croyant habiter ses personnages, et ne vaut finalement pas grand-chose comme acteur. les seuls à sauver un tout petit peu l'ensemble sont de grands comédiens qui ont fait leurs preuves et qui ont participé à ce film apparemment pour s'amuser, j'ai nommé l'oscarisée frances mcdormand (épouse et égérie de joel coen), john malkovich, qui se tourne de plus en plus vers des rôles décalés où il en fait des tonnes, mais lui est un vrai acteur, et john turturro, abonné aux rôles de mecs qui en deviendraient presque inquiétants tellement on aperçoit à l'intérieur d'eux-mêmes de très grosses fêlures prêtes à péter. mais c'est bien peu comparé aux 150 minutes de projection, dont 30, que dis-je 30?, sont de trop.

et la question que je me poserai jusqu'à mon dernier souffle: pourquoi continué-je d'aller voir ce genre de films? mais pour contenter l'ado prépubère qui n'en finit pas de squatter mon moi intérieur et qui veut toujours plus de débilités nourries au pop-corn. non mais chte jure, faudrait qu'il grandisse un peu, celui-là, car en attendant, l'adulte qu'il habite (sans jeu de mots, s'il vous plaît) sort souvent (forcément) déçu de ces projections.

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