réal. gareth edwards, int. scoot mcnairy, whitney able. 2010, 93'. 2,5 pouces.
le synopsis
un reporter-photgraphe est mandaté par magnat de la presse de patron pour ramener aux états-unis sa fille coincée au mexique. hic: ils doivent traverser…
… le mexique, devenu zone interdite depuis qu'une sonde de la nasa s'est écrasée il y a six ans avec, à son bord, des formes de vie extraterrestres. depuis, les créatures ont proliféré, rendant le pays inaccessible et dangereux, et menacent même de déborder sur une amérique qui, une fois de plus, a fait une grosse bêtise.
l'avis
ce film laisse un peu perplexe. ni tout à fait film de monstres, ainsi que son titre invite, comment dire, fortement à l'imaginer, ni tout à fait film militaro-mad maxo-post-apocalyptique, ainsi que son affiche le laisse croire. on s'attend toujours au pire (c'est-à-dire au meilleur) mais ce pire n'arrive jamais ou presque, maintenant le spectateur dans une sorte de tension un peu molle doublée d'une histoire d'amour naissante dont tout le monde se fout. est-ce le manque de moyens qui a contraint le réal à ne rien montrer? on est tenté de le penser quand on voit la piètre qualité des effets spéciaux réalisés sur le monstre principal – un gigantesque calamar (!!!), on ne rit pas – à la fin. rigolade, frustration et vexation. vexation car on n'aime pas se faire avoir de 14 balles. alors on (se) cherche des raisons de justifier cette dépense qui devait nous réjouir et qu'on aurait mieux fait de garder au chaud bien au fond de sa poche. et on se dit que le réel sujet du film nous a peut-être échappé, que les véritables monstres ne sont pas ceux qu'on croit (les hommes? naaan, sont crétins mais gentils, les humains). et, tout de suite après s'être fait cette réflexion, on se dit qu'on cherche la subtilité là où il n'y en a pas, et que soit le film passe à côté de son sujet (façon torero, avec le coup de bassin latéral, olé!), soit il est très premier degré en croyant se la jouer troisième degré. dans un cas comme dans l'autre, c'est loupé. et c'est dommage car il y avait matière (visqueuse) à aller beaucoup loin, soit dans l'horreur ou le glauque (ou les deux), soit dans la réflexion à la mords-moi le philosophique (avec un air pénétré, style "l'homme est l'artisan de sa propre déchéance" ou, que sais-je, "en voulant contenir la menace, on finit par devenir soi-même prisonnier"). un scénar bien écrit choisit son camp et s'y tient du début à la fin. le problème, avec monsters, c'est qu'on n'a pas l'impression que le réalisateur l'ait fait, ce choix.
à part ça, mine de rien, sans prévenir, la dernière séquence du film nous renvoie à la toute première, nous faisant comprendre, un peu comme une sieste dont on serait brusquement extirpé (et ce n'est pas une image), que tout le film n'était finalement qu'un flash-back. mais ça nous fait une belle jambe.
à part ça (bis), les deux acteurs principaux ne sont pas connus, même si la fille, fort crédible au demeurant (elle ne s'appelle pas able pour rien haha), a de faux airs de jennifer jason leigh.