réal. tod williams, int. sprague grayden, katie featherston, brian boland, molly ephraim, micah sloat. 2010, 91'. 3 pouces.
le synopsis
un démon tueur s'attaque à une famille fraîchement installée dans une maison. apparemment, pour kristi (grayden) et sa soeur katie (featherston), ce n'est pas la première fois…
l'avis
le "2" est trompeur: ce film n'est pas une suite puisque les faits relatés se déroulent presque…
… parallèlement à ceux du premier épisode (2007). deux des personnages sont même apparentés: katie (featherston), l'héroïne du premier qui était hantée par un démon depuis l'enfance, est la soeur de kristi (grayden), l'héroïne du second qui "souffre" du même problème. malin. featherston reprend donc son rôle (tout comme l'acteur qui interprète son petit ami micah), mais devient un personnage secondaire. sauf à la fin… que je ne vous raconterai bien sûr pas, niahaha. à propos de fin, le réalisateur oren peli en avait tourné deux en 2007. celle que nous avons vue, ici en europe, était bien sûr la plus soft. débile pour un film d'horreur. la fin la plus "hard" eût été en parfaite cohérence avec la fin du second opus. dommage, car le lien se fait du coup beaucoup moins bien.
bon, tout ça c'est bien joli, mais et le film alors? on prend les mêmes (ou presque) et on recommence. en un peu mieux, toutefois, et c'est plutôt une bonne surprise. certes, l'attente dure près d'une heure (sur une heure trente de métrage) avant que ça ne démarre vraiment. soixante minutes durant lesquelles le réalisateur tod williams prend son temps (un peu trop, diront certains) pour installer les personnages et leur quotidien, bref pour permettre au spectateur de s'identifier un tantinet à eux. cela dit, si le démon se manifestait dès les quinze premières minutes, la surenchère d'effets serait obligée et perdrait vite de son impact sur la distance. donc, on patiente, on guette, on scrute, on se prépare. et les effets, faisant preuve d'une remarquable économie de moyens, sont d'autant plus efficaces que l'attente aura été "longue". ça faisait longtemps que je n'avais pas fait un bond pareil sur un fauteuil de cinéma. et pourtant, je peux me targuer sans fausse modestie de posséder une solide expérience dans le cinéma d'horreur. pour une fois, ce ne sont pas les trente dernières secondes (comme dans le premier ou des films comme blair witch), mais les trente dernières minutes, qui font tout l'intérêt du film, même si la terreur pure ne tient que dans quelques scènes. la nouveauté de cet opus, c'est la violence et la rapidité des manifestations. le procédé n'est pas nouveau: fincher l'avait utilisé dans son alien (le 3) en faisant d'une créature qui se déplaçait presque au ralenti dans les films précédents une bête de course, augmentant du même coup la frayeur qu'elle suscitait. o'bannon y a recours également dans le retour des morts vivants (85), avec des zombies qui arrivaient en masse et… en courant. vision de cauchemar totalement réjouissante. williams ne fait pas autre chose. et ça marche vraiment bien.
la caution "inspiré de faits réels" fait apparemment encore recette. quant à l'image filmée caméra à l'épaule, elle est devenue une véritable marque de fabrique du cinéma d'horreur de ces dernières années (blair witch, cloverfield, le dernier exorcisme et j'en passe), même si, pour une fois, elle n'est pas trop gerbative. et même si ce n'est pas le meilleur film d'horreur de tous les temps, on en redemande (surtout moi, friand de ce genre que je suis).
et pour se détendre un coup après tant de frayeur, une petite bande-annonce marrante pour les chèvres du pentagone réalisée sur le mode "paranormal activity".