piranhas 3d

Piranha 2010

réal. alexandre aja, int. elizabeth shue, adam scott, jerry o'connell, ving rhames, christopher lloyd, richard dreyfuss. 89', 2010. 2 pouces

le synopsis
une secousse sismique ouvre, au fond d'un lac, une faille sur un autre lac, libérant des poissons disparus depuis 2 millions d'années. et c'est qui qui va morfler? des ados débiles et des bimbos venus là faire la fête pardi!

l'avis
bon, disons-le tout net, piranhas, 3d ou pas,…

… n'est pas un film recommandable. c'est même tout le contraire. je vous entends dire d'ici que vous n'aviez de toute façon pas l'intention d'aller le voir. je vous comprends. ce film est exclusivement réservé aux inconditionnels du genre, aux nostalgiques de la version de joe dante de 1978 et aux amateurs de beaux nichons. et comme je suis un peu des trois (et j'assume), je suis donc allé voir ce qu'aja avait fait du mythe.

aja devrait cela dit faire attention. les remakes et les films de ce type sont dangereux pour sa carrière. ok, il n'a pas fait que ça (mirrors, son avant-dernier (2008), avec kiefer sutherland, était une bonne surprise et laissait augurer du meilleur) et son carnet de commandes est plutôt bien rempli (3 longs en pré-production).

mais voilà que patatra! surgit ce film bizarre qu'il ne faut absolument pas prendre au sérieux (même si le second degré, il faut aller le chercher très très loin) si on veut l'apprécier un tant soit peu.

en effet, piranhas n'a, en apparence, pas grand-chose pour lui: le scénario rase les pâquerettes, les bimbos profusent (et la palme est attribuée à… roulements de tambour, cymbale… kelly brook! à noter tout particulièrement le plan des poches de silicone de sa copine crystal (riley steele), délaissés par les bestioles et remontant lentement à la surface), les ados sont… des ados, les références grossières foisonnent (richard dreyfuss se fait cette fois dévorer dès les premières minutes, il y a des travellings subaquatiques en rase-motte à la "jaws" et christopher lloyd déclare, en allant ouvrir la porte: "voilà, voilà, j'arrive, je ne peux tout de même pas me téléporter!" hahaha).

c'est vrai, aja ne fait pas dans la dentelle et cible un public à peine sorti de l'adolescence. mais il assume: les culs sont de vrais culs (il y a même de la foufoune, c'est dire), les nichons sont, euh, ben on ne sait pas toujours (sauf la fille qui fait du parachute ascensionnel, celle-là, c'est marrant mais on voit tout de suite que c'est du vrai), le gore est vraiment gore, quitte à faire marrer tellement c'est de (très très) mauvais goût (la bite du cinéaste obsédé, déchiquetée par des bébêtes qui commencent à la bouffer mais qui la recrachent tout de suite après!).

à sa décharge, il faut dire que ses producteurs ne sont autres que les frères weinstein (ouaïnstiine dans le texte) qui lui ont imposé le casting de jeunes comédiens tout droit sortis de séries, et surtout les 7 boîtes de post-production, d'effets spéciaux et de 3d qui leur appartiennent toutes, évidemment, et avec qui aja a dû se battre au quotidien pour qu'elles livrent ce qu'il attendait dans les délais. et, last but not least, aja n'a pas eu le final cut. ce qui revient à dire qu'il n'a eu pratiquement aucun contrôle sur la qualité du produit fini.

cela dit, le film respecte à la lettre toutes les règles du genre. le casting de has been et de would be pour bien faire série b, voire série z; les critères habituels – une petite ville, un lac, des autorités dépassées, une petite famille américaine typique, etc. -; les cons sont d'authentiques cons – on leur dit n'y allez pas, ils y foncent tout droit. le réalisateur-frenchie-qui-se-fait-remarquer-à-hollywood a même poussé le bouchon jusqu'à nous mettre le duo de lakmé sur une chorégraphie subaquatique kitch entre deux bimbos nues. tous les clichés y sont. de là à dire qu'il a fait un film personnel – il martèle à longueur d'interviews que son film n'a de remake du film de dante que l'attaque des poissons et qu'il s'est plutôt inspiré de gremlins -, il y a un fossé que je ne franchirai pas.

ce qu'il y a de plaisant dans ces films-là, outre le fait que l'on peut voir des gens se faire massacrer et garder le sourire, c'est que, contrairement à la vie réelle, les cons s'en vont souvent en premier. d'où le côté exutoire jouissif du genre. je me suis même surpris à rigoler deux ou trois fois, tellement c'était too much. en bon adolescent mâle attardé, serais-je définitivement perdu pour la science?

à fortement déconseiller, donc, sauf peut-être pour les adolescents mâles attardés définitivement perdus pour la science amateurs de bimbos et qui ont 89 minutes à tuer…

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