réal. guy ritchie, scénario anthony peckham, int. robert downey jr., jude law, rachel mcadams, mark strong, kelly reily, james fox, eddie marsan. 2009, 128'. 3,5 pouces.
le synopsis
une série de meurtres rituels ensanglante londres. sherlock holmes (downey jr.) et le docteur watson (law) réussissent à épingler le coupable: lord blackwood (strong), adepte de la magie noire. à l'approche de son exécution, ce dernier promet qu'il reviendra d'entre les morts pour…
… accomplir une terrible vengeance et dominer le monde. sa résurrection sème la panique et scotland yard est dépassée…
l'avis
fan de la première heure des romans de sherlock holmes, je dois dire que j'avais hâte de voir ce que ritchie avait fait de cette légende de la littérature policière. la bande-annonce promettait le "dépoussiérage respectueux" en règle d'un mythe qui, quelque part, en avait bien besoin. très agréable surprise, le film est à l'image de la bande-annonce: frais mais respectueux, drôle mais subtil, décalé ma non troppo, musclé juste ce qu'il faut. les atmosphères sont bien restituées, les costumes pourvus d'une touche de modernité, avec en prime un scénario au thème terriblement et délicieusement désuet que n'aurait pas renié sir arthur. downey jr est parfait pour un rôle où la matière grise est au service des biceps. law est brillant en docteur watson, intelligent et amateur d'action.
le scénariste a aussi travaillé sur la base de la mythologie: la relation entre les deux personnages qui était, du moins dans les romans, quasi homosexuelle: deux célibataires endurcis vivant presque ensemble dans l'angleterre victorienne, l'un n'ayant de considération pour la femme que si elle est au moins aussi intelligente que lui (et devinez quoi, les quelques rares femmes dignes d'intérêt pour holmes étaient des criminelles), l'autre affichant une fidélité indéfectible (une dévotion?) envers le célèbre détective. de là à en déduire que les deux lascars étaient de la jaquette, il n'y a qu'un pas que certains ont franchi allègrement. ici, d'homosexualité point, mais une profonde amitié faite de respect mutuel, de défis perpétuels et… d'histoires bien hétéro avec des fiancées, l'une fille de bonne famille (reily, la petite anglaise de l'auberge espagnole), l'autre voyoute (mcadams), insaisissable et brillante, et surtout une vieille histoire de holmes.
l'histoire modernise les codes établis par l'écrivain tout en les modernisant, et les personnages fondateurs sont là, jusqu'au génie du crime, le professeur moriarty, ennemi juré de holmes, qui apparaît vers la fin, révélant qu'il était derrière toute l'intrigue depuis le début, et laissant augurer une suite (sherlock holmes sequel, actuellement en production) lui faisant la part belle. on se réjouit.
brèves de coulisses
sherlock holmes est le 6ème long-métrage d'un guy ritchie (né en 1968 à hatfield, en angleterre) spécialisé dans le film d'arnaque, après arnaques, crimes et botanique (1998), snatch (2000), à la dérive (2001), échec critique et commercial qu'il tourne avec madonna (décidément, le cinéma n'aimera jamais madonna), épousée un an auparavant, revolver (2005) et rock n'rolla (2008).
né à new york en 1965, oscarisé en 1993 pour son interprétation de chaplin (attenborough), robert downey jr. a reçu une nomination aux golden globes pour son sherlock. il fait partie de ces beaux gosses du grand écran qui sont capables d'interpréter avec la même aisance des tueurs en série comme des héros romantiques. il n'arrête pas de tourner et jongle avec les performances avec un égal bonheur (filmo sélective): short cuts (altman, 1993), tueurs nés (stone, 1994), week-end en famille (foster, 1995), us marshalls (baird, 1997), prémonitions (jordan, 1999), gothika (kassovitz, 2004), zodiac (fincher, 2007). iron man (favreau, 2008), tonnerre sous les tropiques (stiller, 2008) et le soliste (wright, 2009).
l'excellent jude law est né en 1972 à londres. il commence sa carrière en 1994 et sera révélé au grand public avec bienvenue à gattaca (niccol, 1997). alternant comédies et drames, il joue sous la direction des plus grands réalisateurs, de spielberg (a.i, 2001) à scorsese (aviator, 2005), en passant par mendes (les sentiers de la perdition, 2001), cronenberg (existenz, 1998), branagh (le limier, 2008) et gilliam (l'imaginarium du docteur parnassus, 2009).
recyclage. avant d'être la maison de holmes dans le film de ritchie, le décor avait servi pour celle de sirius black dans harry potter et l'ordre du phénix (2007).
21 ans! la dernière fois que sherlock holmes a été adapté sur grand écran, c'était dans la comédie parodique élémentaire mon cher… lock holmes (without a clue) avec michael caine et ben kingsley en 1989.
casting. ce ptit con de colin farrell a bien failli avoir le rôle de jude law. des fois, je me dis que dieu existe.
k.o. l'acteur robert maillet (le bien nommé) a assommé downey lors d'une scène de combat par un crochet à la mâchoire.