district 9

District 9
réal. neill blomkamp, scén. neill blomkamp, terri tatchel, int. sharlto copley, david james, vanessa haywood, prod. peter jackson. 110', 2009. 3 pouces

le synopsis
dans les faubourgs immédiats de johannesburg, le district 9 est un camp pour réfugiés… extraterrestres, venus il y a plus de 20 ans dans une tentative désespérée de fuir leur planète. il y a 20 ans, ne sachant pas quoi faire d'eux, le gouvernement les a parqués dans ce camp en attendant de trouver une solution. depuis, cette population embarrassante s'est agrandie, jusqu'à atteindre 1,8 million d'individus. aujourd'hui, décision est prise de les déplacer dans un autre camp, à une vingtaine de kilomètres de la ville. c'est wikus van der merwe (copley), caricature du fonctionnaire "raie sur le côté", connaissant toutes les procédures sur le bout des doigts, qui est chargé de diriger la mission. mais l'expulsion des "crevettes" ne se passe pas comme prévu et wikus est exposé à un virus extraterrestre…

l'avis
ce film regorge tellement de références cinoche (certains diront "hommages") plus ou moins appuyées que c'en est fastidieux. on a compris dès l'affiche que le réal est un fan du genre, quel besoin avait-il de faire étalage de sa "culture" à chaque plan important? c'est le défaut du jeune gars qui veut jouer dans la cour des grands en leur criant…

… "c'est bien ce que je fais, hein les gars?! hein?! hein?! hein les gars?!", au lieu de créer son propre style et d'en extraire une originalité. du coup, à part l'afrique du sud et ses personnages aux noms à coucher dehors et aux accents de pequenauds, ce film est aussi original qu'independance day (le vaisseau stationné au-dessus de la ville), que robocop 1 mâtiné d'aliens (l'armure extraterrestre de la fin), que la guerre des mondes (l'explosion des corps), que men in black (le langage extraterrestre), que cloverfield (le style "caméra à l'épaule") ou encore que le projet blair witch (le genre "reportage" où des personnages – flics, médecins, amis de la famille, parents, etc. – s'expriment sur les événements pour accentuer le côté réaliste, tant prisé ces derniers temps par ces critiquards de cinéma qui confondent souvent effets de mode et vrai génie). et j'en oublie sûrement, tant les grimaces (c'est plus des clins d'oeil à ce niveau-là) sont nombreuses.

cela dit, et malgré ces "détails" qui agacent, le film est évidemment bien fait, voire parfois bluffant (ce qui impressionne toujours les esprits simples, prompts à s'extasier au moindre effet spécial). dans tout ça, blomkamp a oublié d'être bête: il a peaufiné son histoire. ainsi, le film s'appuie sur un scénario qui tient la route, même s'il n'est pas d'une nouveauté sidérante: totalement acquis à un système pourtant monstrueux, un élève modèle voit ce système chéri se retourner contre lui, ne lui laissant d'autre choix que celui de la résistance et le refuge, à l'endroit même où, hier encore, il exerçait son pouvoir avec tant d'assurance. si si, ça tient la route, et c'est d'ailleurs ce qui sauve ce film tiré d'un court métrage réalisé par blomkamp lui-même en 2005.

les coulisses
le film a été tourné dans la banlieue de soweto durant l'hiver, quand l'atmosphère, plus sèche, rend les lieux plus désertiques, et que la pollution empêche de voir l'horizon. jason cope, qui interprète l'extraterrestre christopher johnson, a aussi prêté son corps à une dizaine d'autres créatures. sous l'impulsion de peter jackson, qui a repéré blomkamp et l'a poussé à faire de son court un long, devenant du même coup son producteur, le réalisateur a fait appel à weta workshop, responsable des effets spéciaux sur le seigneur des anneaux, pour donner forme et vie aux créatures: exosquelette d'un insecte croisé avec celui d'un crustacé, jointures tendineuses et fragiles entre les parties dures de la carapace, comme les crabes ou les langoustes, sécrétion d'une matière gluante et brillante, pour l'aspect vivant, mais aussi répugnant. comme dans la plupart des films de monstres, certaines parties des corps bénéficient d'effets spéciaux digitaux, d'autres mécaniques. le film a coûté 30 millions de dollars seulement.

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