trois (autres) films vus ce week-end…

prédictions (knowing) – réal. alex proyas, int. nicolas cage, rose byrne, 2008, 120'. 2,5 pouces. pour fêter le 50ème anniversaire d'une école, une capsule temporelle est déterrée. elle renferme des dessins réalisés 50 ans plus tôt par des élèves. l'un de ces messages est une suite apparemment incohérente de chiffres. le moins que l'on puisse dire est que le scénario va jusqu'au bout. alex proyas (the crow, dark city, i robot) nous a habitués à ne pas faire de compromis avec l'histoire. mais ici, la mayonnaise ne prend pas vraiment. autant on se demande tout le long où cette quête haletante se situant entre polar et fantastique va nous conduire, autant le dénouement est peu crédible, voire presque décevante, même s'il est inéluctable et cohérent. peut-être parce qu'on s'attend – quand même – à une fin heureuse, sans doute parce qu'on nous montre un autre monde. et ça c'est toujours délicat. en tout cas, de happening à le jour où la terre s'arrêta, en passant par le jour d'après, le film s'inscrit bien plus qu'il n'y paraît dans un cinéma qui essaie tant bien que mal de délivrer des messages derrière son côté grand spectacle. ici, il réaborde la théorie selon laquelle la présence de l'homme sur terre serait due à des civilisations extraterrestres. et donc la question abyssale de notre microscopitude dans l'univers, et partant de notre contrôle sur notre destinée. entre autres. dommage, postulat était intéressant…

volt (bolt) – réal. chris williams et byron howard, voix originales john travolta, miley cyrus, susie essman, mark walton, voix françaises richard anconina, omar et fred. 2008, 95'. 3 pouces. volt est un chien aux super-pouvoirs, doté donc d'une force surcanine. mais volt est le héros d'un feuilleton télévisé et, n'étant jamais sorti du studio où il tourne ses épisodes, il ne sait pas qu'il est en réalité un chien comme les autres. un jour, par accident, propulsé hors de son monde, il va devoir affronter sa véritable condition… et trouvera au passage l'amitié. petite fable existentielle adressée aux petits comme aux grands sur la difficulté à savoir qui l'on est et à apprendre à s'accepter (rien de très nouveau sous le soleil, au fond), volt n'est pas sans rappeler the truman show et la quête de buzz l'éclair dans toy story 2. sympa, drôle et émouvant, une jolie réussite signée des studios disney.

doute (doubt) – réal. john patrick stanley, int. philip seymour hoffman, meryl streep, amy adams. 2008, 115'. 3 pouces. le père flynn (hoffman) est progressiste, il est proche des élèves en difficulté tant scolaire qu'émotionnelle et porte les ongles longs (!!!). c'est pour cela qu'il est suspect aux yeux de soeur aloysius (streep). ses soupçons sont confirmés lorsque la naïve soeur james (adams) vient un jour lui rapporter un événement l'impliquant lui et un élève. dès lors, elle part en guerre contre l'aumônier et va tout faire pour le démasquer… sans n'avoir jamais aucune preuve. sorte de huis clos subtil, le film parle de la rumeur, des on-dit, du racisme, c'est-à-dire, dans son acception générale, de la haine de la différence. il parle aussi de l'intime conviction, qui repose parfois sur rien d'autre que… l'intime conviction. malgré ses sermons sur la tolérance (intelligents mais quelque peu décalés dans le bronx de 1964), flynn sera lui-même victime de ce racisme dont la population noire était si fréquemment la cible dans l'amérique de ces années-là. et malgré l'empathie, voire la sympathie que l'on éprouve pour cet homme d'église, l'actualité récente ne cesse de refaire surface durant la projection, apportant un éclairage méchamment sournois à cette histoire pourtant ancienne. jusqu'à nous faire douter nous aussi. si de ce seul point de vue, le film est déjà une vraie réussite, il ne valait tout de même pas un oscar à philip seymour hoffman.

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