réal. marc foster, int. daniel craig, olga kurylenko, mathieu amalric, judi dench, jesper christensen. 2008, 107'. 2 pouces.
le synopsis
bond (craig) est décidé à découvrir ceux qui ont poussé vesper à le trahir, même s'il est conscient qu'il ne doit pas en faire une affaire personnelle. en interrogeant mr. white (christensen), il découvre que ce dernier appartient à une organisation extrêmement puissante, quantum. sa route va bientôt le conduire vers l'un des piliers de l'organisation, dominic greene (amalric), qui manoeuvre en secret en amérique du sud, en italie et en autriche, pour contrôler l'une des principales ressources mondiales: l'eau.
l'avis
bond-craig est de retour et il n'est pas content. ben nous non plus. le travail de sape des nouveaux maîtres de la saga, à savoir barbara broccoli (fille d'albert, le producteur historique depuis dr. no) et george wilson (pas le père de lambert) continue. ce qui constituait un dépoussiérage salutaire dans casino royale prend ici la forme d'un démolissage en règle de la bible du personnage. ian fleming et albert broccoli doivent se retourner dans leur tombe. bond est…
… devenu un assassin glacial vaguement body buildé, sans charme ni l'humour qu'il avait dans l'opus précédent, et ne sait même pas ce qu'il boit (c'est dire s'il a perdu ses repères). le bon vieux q (kiou) a disparu (donc exit les gadgets) et les "girls" sont, la splendide caterina murino exceptée, désormais aussi sexy que des fers à friser. et encore, j'ai connu des fers à friser qui avaient davantage de consistance et de personnalité. de plus, l'histoire est chiante à mourir. on bâille en attendant qu'il se passe quelque chose et quand c'est fini (au bout de 107 minutes, l'épisode le plus court de toute l'histoire de la saga), on se dit "c'est tout?". alors oui, il y a de l'action, des cascades, de la castagne, mais depuis quand ça fait un bon film? oui, ce 22ème bond est la suite directe du précédent et c'est la première fois que ça arrive. et alors? cela dit, en matière de suites (et de tout le reste d'ailleurs), n'importe lequel des jason bourne est à 1000 lieues au-dessus, et à tout point de vue. espérons, que dis-je, prions, pour que cet épisode ne soit qu'une erreur de parcours, qu'une transition vers quelque chose de mieux, parce que là, non seulement on s'ennuie grave, mais en plus on a l'impression de se faire avoir. reste mathieu amalric qui tire un peu son épingle du jeu en étant égal à lui-même, c'est-à-dire ambigu et très "frenchie", ce qui, dans le cinéma américain, est souvent synonyme d'"inquiétant" (voire de "terroriste"). qui a dit que séduire un très large public passait obligatoirement par la destruction d'un mythe et une pauvreté qui ferait presque regretter roger moore?
les coulisses
tout d'abord le titre, auquel l'écrasante majorité des non-anglophones ne comprend que pouic. tiré d'une nouvelle de ian fleming (ah?), il signifie littéralement "minimum de réconfort" (on comprend qu'ils l'aient gardé en anglais), induisant qu'une relation entre deux parties ne peut être sauvée que si la confiance est restaurée. il faut donc partager ses souffrances pour trouver une issue heureuse et se réconcilier avec l'autre. et à la fin de l'opus précédent, avec la trahison (et la perte) de vesper lynd, bond n'a pas une "once de consolation" (non, on va le laisser en anglais, les gars). ça explique tout. né le 27 janvier 1969 à ulm (allemagne), le suisse marc foster (encore un chauve) a réalisé à l'ombre de la haine et neverland. pas forcément des films d'auteur passés inaperçus, donc, mais pas non plus des superproductions. mathieu amalric est né le 25 octobre 1965 à neuilly-sur-seine. après le scaphandre et le papillon, un conte de noël et mesrine: ennemi public n°1, il retrouve une production internationale comme munich de spielberg. il aurait déclaré s'être inspiré du regard de nicolas sarkozy pour son rôle de dominic greene (info ou intox?). deux acteurs reprennent leur rôle de l'épisode précédent: jeffrey wright, l'agent de la cia felix leiter et allié de bond, et giancarlo giannini, dans le rôle de l'ex-chef de la police rené mathis. la scène finale du film a été tournée dans les studios de pinewood, dans la banlieue de londres, a duré 12 jours et a nécessité 54 explosions. et ça nous fait une belle jambe…