quand j’entends « tarantino », je sors mon revolver…

tarantino a récemment déclaré qu'il trouvait le cinéma italien déprimant car racontant toujours les mêmes histoires. ce à quoi la sublime sophia loren a rétorqué "comment se permet-il de parler du cinéma italien, il ne connaît même pas le cinéma américain!". quand ce mec écrira des films personnels, racontant des histoires simples, intelligentes et émouvantes, dénuées de violence gratuite et surtout de pompages éhontés (qu'il a le culot d'appeler "hommages"), un peu comme un film italien, en somme (et aussi que la presse arrêtera de se faire la complice de cette ridicule mascarade en s'extasiant à chaque bout de pellicule que l'autre commet en criant au génie), eh bien quand ce moment improbable arrivera, alors seulement môssieur quenntinn pourra ouvrir sa grande gueule.

je ne sais pas vous mais moi je ne comprends rien au succès planétaire de ce mec. un plagiaire qui bâtit toute sa carrière (et qu'on encense depuis ses débuts) sur des références qu'il prend çà et là en les assemblant avec, convenons-en, beaucoup de connaissances d'un certain cinéma et un peu d'habileté, avouez que c'est tout de même du rarement vu. du talent, de la créativité? à part celui de savoir se vendre, je ne vois pas.

seulement voilà, dans le cas de "quenntinn", on (il? la presse?) a estampillé le cinéma qu'il fait du "cinéma d'hommage", du cinéma ultraréférencé, lui octroyant d'emblée une caution artistique et quasi-intellectuelle qui lui permet de faire à peu près ce qu'il veut.

trouver génial un manque patent d'imagination empaqueté sous l'étiquette "revival" est le signe d'une époque atteinte d'une extrême médiocrité créative et d'une absence hallucinante de sens critique. que font les crétins quand on leur dit d'aimer? ils aiment. suis-je le seul à crier haut et fort qu'on nous prend vraiment pour des cons, tarantino le premier (tant que ça marche, il n'y a aucune raison qu'il s'en prive)?

ouvrez la parenthèse: vous imaginez un publicitaire (au hasard) qui ferait la même chose pour créer ses campagnes? il aurait beau dire que ce sont des hommages, il se grillerait en un battement d'ailes de colibri, le gârs. dans le milieu de la pub, on appelle les tarantino des joe-la-pompe. mais ça vaut pour n'importe quel domaine, soit dit en passant. "mais, mais… c'est du picasso?!" "non, c'est un hommage" "ah bon, ça va alors!". "regardez, je viens de créer une bombe atomique!" "mais elle a déjà été inventée!!" "oui, mais c'est un hommage!" "ah bon, ça va alors!"… fermez la parenthèse.

pour reprendre une phrase célèbre (c'est un hommage), quand j'entends le mot "tarantino", je sors mon revolver. vous l'aurez compris, je n'aime pas du tout ce type. c'est viscéral et surtout sans appel. n'essayez même pas. sans doute parce que cautionner le plagiat au point de l'ériger en système, ça me fait gerber…

j'adore la démocratie car si elle permet à des mecs comme lui de faire les films qu'il veut, elle permet aussi à des mecs comme moi de dire ce que je veux. et je trouve ça bien plus jubilatoire que reservoir dogs. mais ça n'engage que moi…

cela dit, je dois à l'honnêteté intellectuelle de dire deux choses. la première, c'est que je n'ai pas détesté pulp fiction, même si, encore une fois, tarantino n'a rien inventé (kubrick avait fait bien mieux 38 ans avant lui, avec l'ultime razzia (the killing)) ni le dernier épisode de la 5e saison des experts las vegas (enfin un scénar perso, ça faisait longtemps!!!). la seconde, c'est que je vais visionner malgré tout son dernier film – boulevard de la mort (death proof) -, premier d'un dyptique de films d'horreur-"hommage" (décidément) aux films américains d'exploitation et aux double-séances des années 1970 (les films grindhouse). non pas par envie mais parce qu'on ne critique bien que ce que l'on connaît. stay tuned donc, yaura une suite…

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