réal. alejándro gonzález iñárritu, scénario mark l. smith, alejándro gonzález iñárritu, d’après l’oeuvre de michael punke, int. leonardo dicaprio, tom hardy, domnhall gleeson, will poulter, paul anderson, lukas haas, kristoffer joner, brendan fletcher. 2015, 156′. 3 pouces
le synopsis
dans une amérique profondément sauvage, hugh glass (dicaprio), trappeur, est grièvement blessé par une ourse. alors qu’il tente péniblement de récupérer, …
… il assiste à l’assassinat de son fils par john fitzgerald (hardy). laissé pour mort par ses hommes, il refuse de mourir et finit par survivre par sa seule soif de vengeance.
l’avis
mouais. de très loin pas le meilleur iñárritu. le moteur de l’histoire – la vengeance – déçoit (tout ça pour ça?) car il est totalement dénué d’originalité. et la mention « d’après une histoire vraie » ne rend pas les 2h36 de film plus intéressants. la photo est-elle belle? oui. l’environnement est-il authentique? oui. dicaprio est-il impressionnant? oui. le film est-il un peu longuet? oui. iñárritu méritait-il l’oscar du meilleur réalisateur? sans doute. mais sans doute plus pour l’ensemble d’une carrière jalonnée de films magnifiques (babel et 21 grammes en tête) que pour ce film en particulier. dicaprio méritait-il un oscar pour ce rôle? je ne pense pas. hardy aurait fait aussi bien à sa place. et redmayne. et hanks. et j’en passe et des meilleurs. n’importe quel bon acteur, et il y en a des tonnes à hollywood, aurait pu faire ce qu’il a fait. il se trouve que c’était lui, tant mieux. mais sa récompense donne plutôt l’impression de venir couronner, comme son réal d’ailleurs, l’ensemble d’une carrière ponctuée par 5 nominations déçues.
après, un acteur décroche la statuette parce qu’il se fait voir 6 mois avant la cérémonie ou pas. dujardin avait remporté le prix parce que son producteur, malin, l’avait imposé de manière intensive sur tous les plateaux télé américains longtemps avant la soirée fatidique. sans ça, notre jean national n’aurait probablement pas fait le poids face à des clooney ou des pitt. mais relativisons: the artist était un très beau film. cela revient-il donc à dire que dicaprio a usurpé son titre? sûrement pas. un mauvais acteur aura beau faire une promo d’enfer, il restera mauvais et n’aura aucune chance.
mais le cinéma américain ne récompense pas les acteurs pour le même type de rôles que le cinéma français. pour l’américain, il faut souvent que ça pète. ainsi, d’un côté, leonardo dicaprio se fait oscariser pour une performance physiquement brutale et éprouvante (même si elle a été tournée avec un cascadeur portant un costume et retravaillée en post-prod, la fameuse séquence de l’attaque de l’ourse est tétanisante de réalisme), de l’autre, vincent lindon est césarisé pour un rôle tout en nuances et en profondeur dans la loi du marché. d’aucuns argueront qu’il s’agit de deux facettes du métier d’acteur qui méritent d’être saluées. sans doute. et ce sont aussi ces différences qui font la beauté (et la magie) du cinéma.