réal. john r. leonetti, scénario gary dauberman, int. annabelle wallis, ward horton, alfre woodard, tony amendola. 2014, 98′. 3,5 pouces
le synopsis
john (horton) offre à sa femme enceinte mia (wallis) une poupée rare. un soir, ils sont agressés par deux membres d’une secte satanique qui donnent…
… à cette poupée le pouvoir de faire apparaître un démon mangeur d’âmes humaines.
l’avis
les poupées maléfiques ne sont pas rares dans le cinéma d’horreur, la plus célèbre d’entre elles étant chucky (1, 2, 3…). en général, ce qui fait peur, ce sont surtout les effets sonores (musiques ou bruitages) qui accompagnent des scènes qui, si vous coupez le son, ne sont a priori pas effrayantes du tout. ici, ça fonctionne à fond. je peux vous dire que j’en ai vu, des films d’horreur, par dizaines, même, et je me suis quand même fait avoir.
je ne parle pas des deux décollages de siège qui sont un effet presque mécanique lié à la surprise créée par le bruit combiné à la soudaineté de l’action, et qui bernerait même le plus blasé des spectateurs. il est vrai que les gars qui font ces films sont de plus en plus maîtres de cette fameuse surprise qui survient de moins en moins quand ou là où on l’attend.
je parle de la chair de poule que j’ai eue à deux reprises. notamment lors d’une séquence qui a résonné particulièrement en moi au niveau de mon vécu, comme on dit dans les séances de touche psy-psy: celle de la cave.
LA CAVE!
sombre, forcément, cette cave qui créait au plus profond de l’enfant que j’étais une « panique excitée » lorsque j’éteignais la lumière avant d’en sortir. je sentais toujours derrière moi une sorte d’aspiration qui avait un double effet (kiss cool): me ralentir, comme si la cave ne voulait pas que je sorte, et me donner des ailes, celle de la peur, pour atteindre la sortie. cette peur de l’obscurité a pas mal préoccupé mon enfance et me revient parfois encore.
du coup, lorsque mia descend dans cette cave pourtant salubre et bien agencée, qu’un landeau noir (et vide, elle le découvrira) apparaît, accompagné de pleurs de nourisson, et que la lumière s’éteint, la chair de cette fameuse poule ne demandait qu’à affleurer. tandis que mia court vers l’ascenseur, on aperçoit, très indistinctement, dans la pénombre, une forme derrière le landeau. la porte s’ouvre, elle s’engouffre dans la cabine, appuie sur le bouton de son étage, la porte se ferme. mais trois secondes se passent, elle se rouvre sur le vide béant de la cave éteinte, où l’on devine cependant une partie du landeau, tout au fond (le cadre est d’ailleurs soigné). elle rappuie, la porte se referme. trois secondes plus tard, elle se rouvre. l’action se répète ainsi trois fois, jouant avec nos nerfs. on se dit qu’à la quatrième… mais rien. mia remarque sur la droite, entre l’ascenseur et le landeau, un signe « sortie ». prenant son courage à deux mains, elle se rue hors de l’ascenseur pour prendre les escaliers. on se dit qu’elle n’atteindra pas la porte. mais rien. elle gravit les marches quatre à quatre, se sent suivie, glisse, perd l’équilibre, tombe et se retourne vers le trou, lui aussi béant et sombre, de la cage d’escalier. et c’est là que l’on devine la créature, tapie sur les marches, comme attendant pour l’aspirer…
chair de poule, je vous dis. toutes mes angoisses d’enfant déterrées d’un coup.
et après ça, je rêve que je possède un mini-pingouin qui dort dans mon gant droit et qui, lorsque j’enlève mon gant, se comporte comme un petit chien, frétillant sur le dos pour quémander des caresses et grossisant son ventre doux pour augmenter la surfaces desdites caresses… va comprendre, charles!
cela dit, si vous aimez vous faire peur, courez voir ce film qui, pour n’être pas un chef-d’oeuvre, saura tout de même vous en donner pour votre argent…