wolverine – le combat de l’immortel

Wolverine - le combat de l'immortel

réal. james mangold, scénario scott franck, mark bomback, d'après l'oeuvre de frank miller, int. hugh jackman, tao okamoto, rila fukushima, hiroyuki sanada, svetlana khodchenkova, brian tee, hal yamanouchi, will yun lee. 2013, 126'. 2,5 pouces.

le synopsis
logan-wolverine (jackman) est invité au japon pour dire adieu à celui (yamanouchi) qu'il a sauvé des radiations atomiques à nagasaki lors du bombardement du 9 août 1945…


l'avis
personnage le plus emblématique des x-men, wolverine est entraîné cette fois dans une aventure ultime au coeur du japon contemporain. affaibli, poussé au bout de ses limites physiques et émotionnelles, il va devoir affronter l'acier mortel des samouraïs mais aussi un questionnement abyssal sur sa propre immortalité…

c'est joli, dit comme ça non? l'histoire, c'est que c'est toujours plus joli sur le "papier". le résultat à l'écran est (parfois/souvent/toujours biffer ce qui convient) une autre paire de manches.

et là, je ne sais pas pourquoi, ça ne fonctionne pas. oh, hugh (et oui, ça se prononce "hiou", nom de dieu, pas "ugue") est bien, bodybuildé à souhait, veines saillantes en veux-tu en voilà, les scènes d'action ne sont pas mal faites, le japon pourquoi pas après tout, les acteurs et actrices japonais sont bien aussi, le scénario n'est pas mal ficelé… mais je ne sais pas, on a du mal à se passionner pour cette histoire.

est-ce dû au personnage même de wolverine, qui peine à susciter l'empathie? possible. pourtant, il est loin d'être le seul personnage sombre de l'écurie marvel. mais il est vrai que comparé au brillant (dans tous les sens du terme) tony stark (le flamboyant robert downey jr.), il ne fait pas le poids.

j'ai, cela dit, un semblant de théorie sur la question. certes, c'est un super-héros, dans le sens qu'il est doté de pouvoirs. c'est même un ronin, un samouraï solitaire, figure pourtant noble. mais ses pouvoirs, et contrairement à ses collègues x-men, il s'en sert pour tuer (en se défendant) et non pour protéger l'humanité, comme le font des batman, des superman, voire des avengers. c'est un bagarreur qui aime le combat de rues, avec pour seule but de décapiter rapidement son adversaire et de passer à autre chose. qui éprouve de l'empathie pour ça? sa mission n'est donc pas d'ordre universel. wolverine est une victime amère qui n'a jamais accepté sa transformation forcée, qui peine à trouver sa place parmi les x-men et encore moins parmi les hommes. alors vous allez me dire qu'ici il défend la petite-fille du mec qu'il a sauvé il y a presque 70 ans (et toutes ses dents) et qu'il finit même (ils voudraient nous faire gober ça) par coucher avec cette planche à repasser (de qui se moque-t-on?). bof. la crédibilité en prend un sacré coup. je ne parle pas de la probabilité de s'amouracher d'une planche à repasser (qui, en plus, est totalement insipide), mais surtout de ce gars qui revoit son amour de toujours (jean – prononcer djinn – interprétée par famke janssen, qu'il a tuée dans x-men: l'affrontement final, parce qu'elle commençait à déconner sérieux) à chaque fois qu'il pose les yeux sur une femme, mais qui finit, au contact de la japonaise, par faire son deuil en lui disant au revoir dans un grand halo blanc. on pouffe.

les critiques ne s'y sont pas laissé prendre. si la plupart ont loué l'originalité du scénario qui fait se dérouler l'action au japon et le fait que hugh jackman assure le spectacle comme jamais, certains parlent d'un film qui n'est vraiment réussi ni dans l'action ni dans l'intime, sans être franchement raté dans l'ensemble, et d'autres déplorent un film à l'image de l'acteur australien: trop pro pour ne pas contrôler ses aspérités, mais pas assez génial pour les faire exister durablement. les moins tolérants disent qu'il n'est rien d'autre qu'on long bâillement (c'est vrai qu'on s'endort un peu au pays du soleil levant) et que le réalisateur (copland, walk the line) est sans doute le plus transparent d'hollywood.

réservé, donc, aux fans inconditionnels de l'homme aux griffes rétractables qui fait ses yeux méchants en faisant saillir ses muscles acquis (sur les conseils de dwayne johnson, dit the rock) au prix d'un régime de 6000 calories par jour et d'un entraînement physique de ouf. en même temps, j'aurais que ça à foutre en étant payé des millions, je m'y plierais bien volontiers et croyez-moi, ça aurait une autre gueule!). ah, et aussi: la 3d n'apporte strictement rien.

brèves de coulisses…
il faut être fan pour suivre: longtemps pensé comme la suite de x-men origines: wolverine (2009), le film se passe finalement après x-men: l'affrontement final (2006), d'où l'apparition récurrente de jean-janssen). les x-men sont dissous, ce qui expliquerait cette nouvelle aventure en solo du super-héros.

comme d'habitude dans les films inspirés des héros de marvel (il y en a encore qui se font avoir), une séquence vient s'insérer dans le générique de fin pour annoncer la suite. ici, magnéto (serge) et xavier apparaissent pour lui demander de se (re)joindre à eux. ce sera sans aucun doute x-men: days of future past, dont la sortie est prévue pour 2014, mise en scène par bryan singer, le réalisateur des deux premiers épisodes, mais dont le titre fait déjà un peu peur (et pas forcément dans le bon sens du terme).

hugh jackman est le seul acteur à avoir endossé son rôle autant de fois (7 si l'on compte le prochain épisode).

alors que le film se déroule dans sa majorité au japon, le tournage s'est déroulé dans sa majorité à sydney. le gouvernement australien a d'ailleurs, à l'instigation de jackman, octroyé une subvention de 13 millions de dollars pour que le film se fasse sur ses terres, créant ainsi bon nombre d'emplois et des heureux à l'accent bizarre.

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