nous partîmes à vingt heures quarante pétantes avec l'idée réjouie de voir le film susmentionné, sorti à peine trois jours auparavant sur les écrans romands. le ciel était gris, le vent soufflait, il faisait plutôt frais pour la saison. mais nous n'en avions cure, bientôt nous serions confortablement blottis dans la mousse rembourrée de nos fauteuils, les mirettes et les esgourdes pleines de bruit et de fureur. or, en mettant le pied dehors pour rejoindre la voiture, un doute nous assaillit soudain. et s'il n'était pas un peu tard pour la séance que nous convoitions? vendredi soir, temps pourri, et la séance était dans un quart d'heure. étourdis que nous avions été, le temps avait passé sans que nous nous en fussions rendus compte. la queue serait longue. notre soif cinéphilique allait-elle être rassasiée, nous demandâmes-nous en silence car la gorge serrée? le suspense fut insupportable jusqu'au cinéma. et la réponse tomba comme un couperet, sans appel, sans tendresse, sans seconde chance: la salle affichait complet et il nous faudrait attendre une demi-heure pour la version française. hors de question! m'écriai-je, à la fois fier et vexé, dans ma ford intérieure (car nous étions venus en ka). nous reviendrions plus tard, c'est-à-dire demain, car il était hors de question aussi d'attendre un jour de plus. réussie, notre sortie du samedi soir: vingt minutes chrono aller-retour. mais NE MANQUEZ PAS la suite de cette passionnante aventure… je sais que vous serez au rendez-vous.